Football : Vincent Labrune largement réélu à la tête de la LFP, malgré les polémiques de sa fin de mandat

Sans grande surprise, l’ancien président de l’OM Vincent Labrune a été reconduit à son poste de président de la LFP, largement soutenu par certains acteurs majeurs du foot français.
FRANCK FIFE / AFP Sans grande surprise, l’ancien président de l’OM Vincent Labrune a été reconduit à son poste de président de la LFP, largement soutenu par certains acteurs majeurs du foot français.

FOOTBALL - La mainmise de Vincent Labrune sur le foot français se confirme. Le président sortant de la Ligue de football professionnel (LFP) et candidat ultra-favori à sa réélection ce mardi 10 septembre a finalement gagné son pari en obtenant un nouveau mandat à tête de la présidence de la LFP. Malgré une série de polémiques qui n’aura pas suffi à le faire descendre de son trône.

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À l’issue du vote du conseil d’administration de l’instance, Vincent Labrune a été confirmé à son poste avec 14 voix sur 17 face à Cyril Linette, son adversaire de dernière minute et ancien patron du service des sports de Canal+, du journal L’Équipe et du PMU.

Une réélection obtenue sans grande difficulté, mais dans un climat des plus délétère pour Vincent Labrune, entre le fiasco entourant la renégociation des droits TV de la Ligue 1, la menace plus que grandissante du streaming illégale et la promesse manquée d’obtenir un milliard d’euros par saison pour le championnat français. Il dispose pourtant quatre ans supplémentaire pour réformer, pacifier et relancer le football français, avec l’appui du conseil d’administration de la LFP. Un petit exploit au vu des circonstances.

« Simulacre d’élection »

C’est en effet la fin d’un long feuilleton pour le football français, conclu par un statu quo plus qu’attendu. Il faut dire que l’influence de Vincent Labrune, ainsi que l’appui de plusieurs acteurs majeurs du football hexagonal auront suffi à assurer sa réélection. Pourtant, celui qui devait être confirmé à son poste sans la moindre concurrence a connu des dernières semaines compliquées.

La faute à la ministre démissionnaire des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, qui avait demandé à l’Union des acteurs du football de revoir sa position et d’accorder à Cyril Linette son indispensable parrainage pour qu’il puisse lui aussi briguer la présidence de la LFP, offrant ainsi un minimum de concurrence à l’ancien président de l’OM, âgé de 53 ans.

Cyril Linette s’était ainsi lancé dans une croisade contre Vincent Labrune et sa gestion des affaires. Une tentative vouée à l’échec pour beaucoup, notamment pour le président du RC Lens Joseph Oughourlian. Comme de nombreux acteurs et observateurs, il anticipait une facile réélection de Vincent Labrune, soutenu par plusieurs présidents de club influents, comme Laurent Nicollin, patron du syndicat Foot Unis et président de Montpellier, ou encore Jean Pierre Caillot, président du collège de Ligue 1 et du Stade Rémois.

Après avoir échoué ce mardi, Cyril Linette a reconnu, « sonné », sa défaite « sans appel », mais « continue de penser que le football français a besoin d’un profil de manager » à sa tête. De son côté, Vincent Labrune peut savourer cette élection, après avoir créé la surprise en 2020 face à Michel Denisot.

Capitaine en pleine tempête

Une précédente élection qui avait donné lieu à un mandat marqué par la volonté de régler l’épineux dossier de l’attribution des droits TV du foot français dans un contexte tendu avec Canal+, diffuseur historique. À peine propulsé à la tête de l’instance, l’Orléanais s’était rapidement heurté à une catastrophe économique majeure : la défaillance et le crash industriel du précédent diffuseur, le groupe sino-espagnol Mediapro.

Une situation sauvée in extremis en désignant Amazon Prime comme nouveau diffuseur et en concluant un accord très controversé avec CVC, un fonds d’investissement luxembourgeois, qui a apporté 1,5 milliard d’euros au football français. De l’argent alors bienvenu pour les finances du foot français, qui devait encore se remettre des conséquences du Covid-19.

Par la suite, Vincent Labrune avait affirmé qu’il pouvait valoriser les droits TV du foot français à un milliard d’euros par saison, se lançant corps et âme dans la quête de cette somme folle, en vain. Vincent Labrune était pourtant soutenu par les présidents de clubs dans ce pari, séduits par de nouvelles recettes inenvisageables jusqu’alors. Un pari finalement raté, qui s’est conclu début août par un accord de dernière minute avec DAZN et le groupe qatarien beIN Sports. Le tout pour la somme de 500 millions d’euros annuels… Très loin du milliard escompté et promis au foot hexagonal.

Les ennuis ne sont toutefois pas finis pour Vincent Labrune après cette victoire. Car ce nouveau mandat promet déjà plusieurs feuilletons, à commencer par celui de la refonte de la gouvernance critiquée de la LFP. Sans oublier la lutte contre le piratage et un bras fer annoncé avec la commission d’enquête sénatoriale sur la financiarisation du football, qui a d’ailleurs prévu de se rendre au siège de la Ligue dans les prochains jours.

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