Football : en cas de chants homophobes ou racistes, le match sera « perdu » pour l’équipe à domicile
POLITIQUE - Tolérance zéro. Le ministre des Sports Gil Avérous a annoncé ce jeudi 24 octobre prendre plusieurs mesures majeures pour lutter contre les chants homophobes et racistes dans les stades de football du pays. Parmi elles : le fait de donner le match « perdu » à l’équipe évoluant à domicile en cas d’événement de ce type.
« La demande, c’est d’appliquer (les règles de la FIFA) strictement », a ainsi expliqué le ministre, sur BFMTV, avant d’ajouter, en réponse à la relance d’un journaliste en plateau, qu’en cas de chants homophobes répétés, le match sera « arrêté et perdu pour l’équipe qui reçoit. » Même chose en cas de cris racistes ou d’attitudes malheureusement déjà vues telles que des jets de bananes.
Chants homophobes dans les stades: les matchs seront désormais "arrêtés" et "perdus pour l'équipe qui reçoit", annonce le ministre des Sports Gil Avérous pic.twitter.com/6b83UyZANr
— BFMTV (@BFMTV) October 24, 2024
Malgré cette annonce initiale de l’arrêt définitif des matches en cas de chants homophobes, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a pris ces distances avec cette mesure sur RMC. « Arrêter des matches est très compliqué, ce n’est pas la bonne solution. Mais il faut une interruption provisoire », a-t-il nuancé, contredisant ainsi le ministre des Sports
Le ministre des Sports, par ailleurs maire Châteauroux, souhaite en effet la « tolérance zéro » dans les travées des stades de Ligue 1 et de Ligue 2. « La période de sensibilisation est terminée. Sensibiliser des gens qui ne sont pas sensibles, on sait que c’est difficile. Donc on va passer à la partie identification, interpellation et interdiction de stade », a-t-il encore promis ce jeudi, au sortir d’une réunion avec les acteurs du football français au ministère de l’Intérieur.
Nouvelles règles à venir
Cette rencontre entre institutionnels et dirigeants du foot intervenait quelques jours après le match de Ligue 1 entre le Paris Saint-Germain et Strasbourg, lors duquel des supporters ont repris un chant multipliant les insultes homophobes contre l’OM, et ce pendant une dizaine de minutes.
Précisément, la mesure défendue par Gil Avérous (qui constituerait un vrai tournant dans les stades) correspond aux règles internationales, comme il l’a lui même rappelé sur BFMTV. « Ce n’est pas ma règle à moi, c’est le protocole FIFA. On va l’appliquer parce que c’est à l’instant T le moyen de mettre fin à une dérive répétée », a encore expliqué le ministre, avant d’ajouter : « Il faut malheureusement parfois par des sanctions collectives… »
Dans ce protocole, le couperet tombe après plusieurs avertissements, comme l’arrêt du match pendant quelques minutes, puis l’interruption temporaire, et enfin l’annulation - avec match perdu pour l’équipe à domicile. Ceci, même si les chants viennent de supporters de l’équipe adverses, a précisé Gil Avérous.
Ce n’est pas tout. Le ministre des Sports a indiqué ce jeudi qu’il allait prendre un décret pour le 31 décembre, qui rendra obligatoire « la billetterie nominative » pour les matchs de l’OM, de l’OL et du PSG, avant une extension à l’ensemble des matches professionnels. Une façon de pouvoir mieux tracer les éventuels fauteurs de troubles. Mais dont les contours devront être précisés.
Autre mesure annoncée ce jeudi, par Bruno Retailleau cette fois : « placer des policiers en tenue de civils dans les stades pour repérer individuellement les fauteurs de troubles ». « Vous ne les verrez pas. Je ne vais pas vous dire où ils seront », a d’ailleurs lancé comme un défi le locataire de la Place Beauvau.
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