La Fondation Abbé Pierre ne va plus s’appeler comme ça après les nouvelles accusations visant le prêtre
JUSTICE - Le poids du scandale est trop lourd à porter. La Fondation Abbé Pierre a annoncé ce vendredi 6 septembre avoir « initié » des démarches pour changer de nom après la publication de nouvelles accusations de violences sexuelles visant le prêtre, décédé en 2007.
L’abbé Pierre visé par 17 nouveaux témoignages de violences sexuelles, parmi lesquels des mineurs
« La Fondation Abbé Pierre a décidé de changer de dénomination et a initié les démarches prévues à cet effet », peut-on lire dans le communiqué commun publié par Emmaüs International, Emmaüs France et la Fondation Abbé Pierre.
Dans ce texte, le mouvement Emmaüs annonce la fermeture définitive du lieu de mémoire dédié à l’Abbé Pierre, figure emblématique de la lutte contre le mal-logement et le sans-abrisme, à Esteville, en Seine-Maritime.
La mention « fondateur Abbé Pierre » du logo d’Emmaüs France pourrait aussi être prochainement supprimée.
Des années 50 aux années 2000
Sept semaines après l’onde de choc provoquée par de premières révélations, l’Abbé Pierre est visé par une nouvelle salve d’accusations de violences sexuelles dans un rapport rendu public vendredi. Certains faits peuvent s’apparenter à des viols ou concernent des mineures.
Ces témoignages font dans leur grande majorité état de contacts « non sollicités sur les seins », de « baisers forcés », mais également de « contacts sexuels répétés sur une personne vulnérable », d’« actes répétés de pénétration sexuelle » ou encore de « contacts sexuels sur une enfant », indique ce rapport du cabinet spécialisé Egaé, chargé en juillet par Emmaüs et la fondation Abbé Pierre de recueillir de potentiels nouveaux témoignages.
Les faits dénoncés remontent à une période des années 50 aux années 2000, la plupart du temps en France mais également aux États-Unis, au Maroc ou encore en Suisse. Les personnes qui ont témoigné sont ou ont été bénévoles d’Emmaüs, salariées de lieux dans lesquels l’Abbé Pierre a séjourné, membres de familles proches du prêtre ou encore des personnes rencontrées lors d’événements publics, précise Egaé.
Une commission indépendante pour « expliquer les dysfonctionnements »
L’Abbé Pierre « a porté une voix, un élan, qui ont entraîné des vagues de solidarité, l’importance de son action constitue un fait historique » mais « nous sommes désormais confrontés à la douleur insupportable qu’il a fait subir », écrivent les organisations.
« Nos décisions sont donc impératives par respect pour les victimes qui ont pris la parole mais aussi pour les bénévoles, les salariés, les compagnes et les compagnons du Mouvement, les soutiens et les donateurs, dont l’action au quotidien serait entachée d’un malaise profond si rien ne changeait », ajoutent-elles.
Une commission indépendante chargée « d’expliquer les dysfonctionnements qui ont permis à l’Abbé Pierre d’agir comme il l’a fait pendant plus de 50 ans » va être créée. Mis en place en juillet, le dispositif d’écoute et d’accompagnement restera quant à lui « ouvert et disponible jusqu’à la fin de l’année ».
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