Publicité

FOG – Philippe, reviens !

Le journaliste et essayiste Philippe Tesson est mort mercredi à l'âge de 94 ans.  - Credit:Luc Nobout / MAXPPP / IP3 PRESS
Le journaliste et essayiste Philippe Tesson est mort mercredi à l'âge de 94 ans. - Credit:Luc Nobout / MAXPPP / IP3 PRESS

Ohé, Philippe, qu'as-tu fait ? Comme tu nous manques déjà ! À 94 ans, tu étais le plus jeune, et de loin, d'entre nous. Toujours à gambader, rigoler, t'emporter. La retraite, on savait qu'il n'y avait que la mort qui pourrait t'obliger, un jour, à la prendre. Et encore, on n'en était pas bien sûr, tant tu semblais immortel.

Avec la disparition de Philippe Tesson, notre profession est, soudain, dépeuplée. Les vrais journalistes – rassurez-vous, il en reste encore – sont tous en deuil aujourd'hui, effondrés, quand ils ne pleurent pas : Philippe était un modèle, sinon « le » modèle. C'est que, pendant plus de soixante ans, il a symbolisé la liberté d'esprit à son paroxysme.

À LIRE AUSSILe journaliste Philippe Tesson est mortPatron de Combat, du Quotidien de Paris ou des Nouvelles littéraires, Philippe Tesson a fait passer dans tous ces journaux un souffle d'air frais parce qu'il n'avait peur de rien, surtout pas des polémiques ou des opinions contradictoires. Il n'appartenait pas à la « moutonnaille » qui sévit tant dans notre métier, celle des militants ou des pontifiants. Il n'était pas du genre à suivre le courant. Il préférait ramer contre.

Si quelqu'un incarnait l'esprit français, c'était bien Philippe Tesson, puits de culture, qui pensait souvent mal. Il y avait en lui du Montaigne, du Voltaire et du Jean d'Ormesson. Tout le théâtre mondial aussi, son autre passion, avec le journalisme. Jusqu'à la fin, il assura la chronique théâtrale du Figaro Magazine. D [...] Lire la suite