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Fnac Darty entend doubler sa marge opérationnelle à moyen terme

par Pascale Denis

PARIS (Reuters) - Fnac Darty ambitionne de devenir une plate-forme omnicanale de référence en Europe, dotée d'offres de services élargies, et se fixe pour objectif de doubler sa rentabilité opérationnelle à moyen terme.

Dans le cadre d'un nouveau plan stratégique baptisé "Confiance +", le distributeur issu du rapprochement entre la Fnac et Darty à l'été 2016 entend gagner des parts de marché grâce notamment à l'accélération de ses ouvertures de magasins, à sa diversification dans la cuisine et au développement de nouveaux services aux particuliers comme aux professionnels.

"Confiance + va faire entrer Fnac Darty dans une nouvelle ère, celle des plates-formes de services", déclare son nouveau directeur général, Enrique Martinez.

Le distributeur de produits culturels, électroniques et électroménagers entend parvenir à une marge opérationnelle comprise entre 4,5% et 5,0% à moyen terme, contre 2,7% en 2016, "à conditions de marché égales".

Il ne se fixe pas d'objectif de croissance de ses ventes, compte-tenu d'une évolution "trop difficile à anticiper" de ses trois principaux marchés, a précisé Enrique Martinez, lors d'une conférence téléphonique.

Le groupe dit simplement vouloir faire "mieux que ses marchés" dont la croissance reste aujourd'hui limitée, les produits électroménagers progressant de 1% à 5% par an, selon les catégories, l'électronique et la culture (hors livres) étant "globalement stables".

Pour doper sa marge, le groupe compte lancer de nouveaux services liés à des abonnements "premium", rentables et permis par le développement des objets connectés.

Les services d'équipements pour les entreprises, qui présentent un très important potentiel de croissance, seront quant à eux fortement développés.

PLATE-FORME OUVERTE

Par ailleurs, Fnac Darty envisage d'ouvrir progressivement sa plate-forme logistique à des tiers.

Le groupe pourrait ainsi proposer à d'autres acteurs ses capacités logistiques et digitales, en gérant les flux ou en faisant livrer des colis pour d'autres.

L'enseigne n'exclut pas non plus de pouvoir ouvrir, un jour, des corners Fnac Darty dans les hypermarchés de certains distributeurs.

Le groupe, qui a ouvert plus de 70 magasins en 2017, prévoit plus de 200 nouvelles ouvertures en franchise à moyen terme ainsi que plus de 100 nouveaux magasins ou corners dédiés à son offre de cuisine.

Le programme de synergies de 130 millions d'euros d'ici la fin 2018 est confirmé. Les investissements annuels dans le digital seront portés à 130 ou 140 millions d'euros, contre 100 millions aujourd'hui.

Par ailleurs, interrogé sur l'évolution des discussions en cours pour mutualiser les achats de produits électroniques et électroménagers avec Carrefour, Enrique Martinez a dit espérer parvenir "rapidement à un accord".

Le titre Fnac Darty a terminé à 90,98 euros à la Bourse de Paris lundi, signant une progression de près de 40% depuis le début de l'année - pour une capitalisation boursière de 2,39 milliards - profitant d'un "intérêt spéculatif indéniable", aux dires des analystes d'Exane BNP Paribas.

L'allemand Ceconmy issu d'une scission du distributeur allemand Metro, est devenu le premier actionnaire de Fnac Darty après le rachat des 24,3% détenus jusque là par Artemis, holding de contrôle du groupe Kering (Gucci, Saint Laurent ou Puma).

Avec des ventes annuelles de 22 milliards d'euros, Ceconomy est de loin le leader d'un marché en pleine consolidation et nombre d'analystes estiment que son arrivée chez Fnac Darty témoigne de ses ambitions de "consolidateur" du secteur.

Fnac Darty pourrait, selon les analystes, être "la cible la plus évidente de Ceconomy", qui sera libre de céder une part de 9% dans Metro après une période de "lock-up" de six mois qui a débuté à la mi-juillet.

(Pascale Denis, édité par Jean-Michel Bélot)