Florence Parly : "Le combat contre Daech est loin d'être terminé"

La ministre de la Défense est allée soutenir les hommes de la mission Barkhane qui, depuis six ans, luttent contre le terrorisme. Nous l'avons accompagnée.

Paris Match. Pourquoi, six ans après le début de l’intervention française au Sahel, la situation est-elle si dégradée ?
Florence Parly. En 2013, la France est intervenue pour empêcher l’effondrement de l’Etat malien. La menace militaire avait alors la forme de colonnes de terroristes descendant du nord vers le sud, un ennemi identifié. Lorsque l’opération Barkhane prend le relais, ces colonnes sont vaincues. Les terroristes se dissimulent dans la population locale. Ils évitent la confrontation directe avec Barkhane, mènent de terribles attaques d’opportunité en utilisant des explosifs improvisés, comme on l’a vu récemment sur des postes isolés dans lesquels se trouvent les armées nationales, malienne, nigérienne ou burkinabée. Malgré un manque d’équipement, elles sont combatives. Dans le poste d’Indelimane, durement frappé en novembre, les forces maliennes ont repris le terrain.

Le Sahel est touché par le réchauffement climatique, l’avancée du désert, une démographie galopante, des haines entre nomades (Peuls, Touaregs) et sédentaires (Bambara, Dogon, Mossi). Face à ces dynamiques, n’en demande-t-on pas trop aux soldats français ?
Le terrorisme se plaque sur une réalité communautaire très ancienne. L’idée que les militaires français, et eux tout seuls, pourraient résoudre une crise d’une pareille intensité sur un territoire aussi immense est une vue de l’esprit. Au sommet de Pau, le président de la République a bien insisté sur le fait que ce combat ne pouvait pas être que militaire. D’autres volets de l’action politique doivent être déployés. La France doit être relayée par les pays du Sahel, mais aussi par les Européens et d’autres. La France n’est pas seule. Les Britanniques offrent trois hélicoptères de grande(...)


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