Finkielkraut compare Hidalgo et Paris à l'explosion de Beyrouth, et s'attire les critiques

Alain Finkielkrault sur le plateau du Grand rendez-vous Europe 1/Les Echos/CNews (Photo: Capture Europe 1)
Alain Finkielkrault sur le plateau du Grand rendez-vous Europe 1/Les Echos/CNews (Photo: Capture Europe 1)

POLITIQUE - Comparer une catastrophe ayant provoqué 214 morts et 6500 blessés à la gestion d’une municipalité, voilà le parti pris de l’essayiste Alain Finkielkrault. Invité du Grand rendez-vous Europe 1/Les Echos/CNews ce dimanche 24 octobre, le chroniqueur a été interrogé sur les différents candidats à l’élection présidentielle.

L’occasion pour l’intéressé de dire pour qui il ne comptait pas voter. Et, sans grande surprise, de dire tout le mal qu’il pense de la candidate socialiste, Anne Hidalgo. “Elle a transformé Paris en Beyrouth, et l’explosion c’est elle”, a lancé Alain Finkielkrault. Dans le viseur du philosophe, “les chantiers, les travaux” ou encore “le saccage” de la capitale.

Une sortie hasardeuse qui a provoqué de nombreuses réactions indignées. “Quelle comparaison indécente quand on connaît l’horreur de l’explosion du port de Beyrouth, les coupures de courant, l’absence de service public, la fusillade mortelle de la semaine dernière… et personne pour le contredire”, a déploré le journaliste Pierre Haski, en charge d’une chronique quotidienne sur les questions internationales à France Inter.

Cette réaction a été saluée par Anne Hidalgo. “Le débat public est devenu un déversoir de haine, d’outrances, de propos injurieux , caricaturaux. Ça suffit! Par ailleurs je pense à Beyrouth cette ville meurtrie pour laquelle je me suis engagée”, a réagi la maire de Paris.

“On peut critiquer Paris ou ses élus. Mais le faire en parlant de Beyrouth, c’est avoir beaucoup de mépris pour une capitale en deuil et en reconstruction, ses habitants au désespoir, et ne savoir visiblement pas ce que c’est que de vivre en guerre”, a renchéri Ariel Weil, maire de Paris Centre. L’ex-maire du 10e arrondissement Rémi Ferraud a lui pointé des “propos délirants”.

“Comment peut-on faire une comparaison pareille ! Utiliser une tragédie au cours de laquelle des vies ont été perdues et dont les conséquences sont encore si douloureuses ! C’est lamentable”, s’est de son côté indigné Arnaud Ngatcha, adjoint d’Anne Hidalgo aux relations internationales, quand le député socialiste des Landes Boris Vallaud a dénoncé le “naufrage” du philosophe.

Il y a seulement quelques jours, des affrontements violents ont ravivé le spectre de la guerre civile à Beyrouth. L’explosion survenue le 4 août 2020 (et causée par le stockage sans mesures de précaution d’énormes quantités de nitrate d’ammonium) a fait au moins 214 morts, plus de 6500 blessés et dévasté plusieurs quartiers de la ville . Depuis, le pays s’enfonce dans la crise.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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