Financement libyen: Ziad Takieddine assume son revirement et assure n'avoir subi "aucune pression"

Ziad Takieddine, l'homme d'affaires libanais mis en examen dans le dossier. - -
Ziad Takieddine, l'homme d'affaires libanais mis en examen dans le dossier. - -

Deux jours après sa volte-face au sujet de Nicolas Sarkozy dans un document diffusé sur BFMTV et dans Paris Match, Ziad Takieddine l'assure: il n'a reçu aucune pression le poussant à dédouaner l'ancien président dans l'enquête sur les soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de 2007.

"Je n’ai subi aucune pression, si ce n’est une pression personnelle de sauver mon honneur", affirme l'homme d'affaire franco-libanais à nos confrères de l'Obs, disant vouloir "dénoncer les errements" de la justice, qui a selon lui "couvert des corruptions très flagrantes".

Le principal témoin à charge contre Nicolas Sarkozy dans cette enquête a retiré mercredi ses accusations. À plusieurs reprises, il avait d'abord affirmé avoir remis de l'argent libyen à l'ancien président en vue de financer la campagne présidentielle de 2007. Ziad Takieddine assure désormais que ces accusations lui avaient été dictées par le juge d'instruction de l'époque, Serge Tournaire.

"Non, Sarkozy n'était pas là"

Auprès de l'Obs, Ziad Takieddine reconnaît avoir "donné de l’argent, 5 millions en cash, à Claude Guéant en 2005". Mais il explique que "cet argent servait à honorer un contrat entre les services de renseignements de ces deux pays".

Lorsqu'on lui demande pourquoi il a mis en cause Nicolas Sarkozy à plusieurs reprises, l'homme d'affaire répond: "Quand j’ai entendu que Claude Guéant s’était servi de primes en liquide touchées au ministère de l’Intérieur pour son usage personnel (l’ancien directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy a déjà été condamné dans cette affaire), je me suis dit: pourquoi les 5 millions n’auraient-ils pas servi à la campagne?".

"Non, Sarkozy n’était pas là", assure désormais Takieddine au magazine, alors qu'il avait dans un premier temps affirmé qu'une troisième remise d'argent avait eu lieu en janvier 2007 place Beauvau en présence de l'ancien président.

Ziad Takieddine, âgé de 70 ans, est lui-même mis en examen dans ce dossier pour complicité de corruption, de trafic d'influence, complicité de détournement de fonds publics.

Article original publié sur BFMTV.com