Financement libyen: la droite exulte après le retrait des accusations de Takieddine contre Sarkozy

Nicolas Sarkozy (illustration) - -
Nicolas Sarkozy (illustration) - -

C'est un bol d'air frais pour une droite en mal de leader incontesté. Chez Les Républicains, les cadres exultaient ce jeudi après le retrait surprise des accusations de Ziad Takieddine contre Nicolas Sarkozy dans l'enquête sur des soupçons de financement libyen. Certains ont appelé la justice à établir les "responsabilités" dans une "machination" contre l'ex-président de la République.

Ce faisant, LR a apporté un "soutien indéfectible" à son ancien chef après "cet énième rebondissement dans la prétendue affaire libyenne", portant sur le financement de la campagne présidentielle de 2007. La droite estime que "les moyens déployés, absolument disproportionnés dans une affaire créée de toutes pièces, mettent en lumière de graves dysfonctionnements".

"Le calendrier ne laisse que peu de doutes sur les ressorts politiques de cette affaire et l'énorme préjudice causé à Nicolas Sarkozy pose la question de la partialité de l'instruction et de la fragilisation de notre système démocratique", a ajouté le parti dans un communiqué, en déplorant "l'acharnement" dont Nicolas Sarkozy "a été victime".

"La vérité éclate"

LR avait déjà fait bloc autour de l'ex-locataire de l'Elysée lorsqu'il avait été mis en examen une quatrième fois dans cette affaire pour "association de malfaiteurs", à la mi-octobre.

À dix jours de l'ouverture de son procès dans une autre affaire, cette des "écoutes", le président de LR Christian Jacob a redit son "amitié sincère et fidèle à Nicolas Sarkozy" en lui apportant son "soutien dans son combat pour la vérité".

"Jamais nous n'avons douté", a souligné dans un tweet le numéro deux de LR et ancien porte-parole de campagne de Nicolas Sarkozy, Guillaume Peltier, évoquant des "révélations stupéfiantes". "La vérité éclate. Qu'elle accable les calomniateurs, de peu de foi et de loi. Qu'ils soient jugés et punis", a-t-il exhorté.

Dans un parti en quête d'incarnation, où Nicolas Sarkozy continue de faire figure d'ultime recours pour certains à l'horizon 2022, de nombreux élus se sont félicités dès mercredi soir de ce que "la vérité triomphe", à l'instar du patron des députés LR Damien Abad.

"Ceux qui ont fomenté cette machination, au mépris de la justice, devront en rendre compte", a souhaité le député LR Guillaume Larrivé.

Coup de théâtre

Le ton est le même chez les ex-LR, qui ont pu être en rupture de ban avec le parti. "Pendant huit ans, la parole d'une bande d'escrocs a été mise sur le même plan que celle de Nicolas Sarkozy, ancien président de la République", s'est offusqué Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France et deux fois ministre sous Sarkozy.

Elle aussi ancienne ministre, la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse a espéré que "face à ce retournement de situation, (...) la vérité s'imposera rapidement!"

En novembre 2016, alors que Nicolas Sarkozy briguait l'investiture de la droite à la présidentielle, Ziad Takieddine, sulfureux intermédiaire et l'un des principaux témoins à charge contre Nicolas Sarkozy, avait affirmé avoir convoyé entre novembre 2006 et début 2007 "un total de cinq millions d'euros" dans des valises lors de trois voyages entre Tripoli et Paris.

Coup de théâtre mercredi, il a retiré ses accusations, dans une vidéo dévoilée par BFMTV et Paris Match.

"La vérité éclate" enfin, a triomphé dans des messages sur les réseaux sociaux Nicolas Sarkozy, qui a demandé à son avocat Thierry Herzog de "déposer une requête en 'démise' en examen et d'engager une procédure pour dénonciation calomnieuse contre Ziad Takieddine".

Article original publié sur BFMTV.com