Ils étaient qualifiés de "premiers cavaliers" mais finalement, rien ne prouve que les Yamnaya montaient à cheval

Il n’existe encore aucune preuve que les Yamnayas aient utilisé le cheval comme monture, car il ne suffit pas de trouver des marqueurs du syndrome de l’équitation sur des squelettes pour en déduire qu’il s’agit de cavaliers. Réfutation en règle d’une publication de 2023 qui pensait avoir identifié les premiers cavaliers yamnayas en Europe centrale.

Depuis quand les humains montent-ils à cheval ? Cette question taraude les scientifiques depuis des décennies, au point de donner lieu à des conclusions peut-être un peu trop hâtives. Ainsi, en 2023, une équipe de chercheurs pensait avoir identifié des marqueurs de l’équitation sur des individus yamnayas inhumés il y a environ 5000 ans en Europe centrale, mais leurs conclusions sont aujourd’hui remises en cause par une publication dans la revue Science Advances.

Les auteurs, anthropologues et archéozoologues à l’Université du Colorado à Boulder (États-Unis), soulignent combien la méthodologie pour prouver la pratique ancienne de l’équitation est encore lacunaire. De fait, il ne suffirait pas de trouver des déformations du squelette typiques du "syndrome de l’équitation" pour en prouver la pratique, d’autres activités pouvant les expliquer, comme la conduite d’un char ou d’un chariot. Et dans la mesure où il n’existe aucune preuve archéologique concomitante sur des restes équins, ils estiment qu’en l’état actuel de la recherche, on ne peut considérer que les Yamnayas aient utilisé le cheval comme monture.

Modifications du bassin et du fémur, altérations des vertèbres et traces de traumatismes au niveau du sacrum

En 2023, une étude publiée dans la revue Science Advances semblait apporter pour la première fois des preuves de la pratique de l’équitation chez plusieurs individus yamnayas inhumés en actuelle Europe centrale. À cette occasion, Sciences et Avenir avait demandé au premier auteur si les marqueurs identifiés – des modifications du bassin et du fémur, surtout au niveau des attaches des muscles adducteurs, des altérations des vertèbres inférieures et lombaires, ou bien des traces de traumatismes au niveau du sacrum – ne pouvaient s’appliquer qu’au fait de monter à cheval.

"Si, en théorie, d'autres activités impliquant très régulièrement et à long terme une certaine posture et une certaine charge, peuvent avoir des effets similaires – des métiers spécialisés, co[...]

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