Finale de la Coupe de France : les Macronistes et les oppositions n’ont pas le même récit

Le camp LREM et les oppositions se livrent depuis la fin du match une âpre bataille sur le récit de la finale de la Coupe de France, ce samedi 29 avril.
Le camp LREM et les oppositions se livrent depuis la fin du match une âpre bataille sur le récit de la finale de la Coupe de France, ce samedi 29 avril.

POLITIQUE - Carton rouge ou pas pour Macron ? Les débordements que redoutaient les autorités n’ont pas eu lieu et le sport a pris le pas sur les tensions sociales ce samedi 29 avril soir au Stade de France, où Toulouse a assommé Nantes 5-1 en finale de la Coupe de France. Mais la victoire est moins nette du côté des politiques : le camp LREM et les oppositions se livrent, depuis la fin du match, une âpre bataille sur le récit de la soirée.

Présentation des joueurs à Emmanuel Macron dans le couloir menant au terrain et non sur la pelouse comme c’est souvent le cas, remise de la Coupe en tribune… : le protocole des finales de Coupe de France a subi quelques retouches, mais l’événement est resté largement circonscrit dans les limites du sport.

« Joli flop » de l’opération syndicale

Pour la majorité présidentielle, c’est une victoire, car l’opération intersyndicale de déstabilisation du président à coups de bruits de sifflet et de levées de cartons rouges n’a pas eu les retentissements attendus. Du côté des macronistes, on moque ainsi l’action « ratée » des syndicats opposés à la réforme des retraites. « Un échec total pour une opération qui visait à instrumentaliser politiquement une fête du sport », réagit le député LREM de Paris Benjamin Haddad sur son compte Twitter. «

« Joli flop ce soir pour tous ceux qui espéraient détourner l’esprit de la finale de la Coupe de France », renchérit Ambroise Méjean, président des Jeunes avec Macron, mouvement de jeunesse du parti Renaissance.

« Une image qui vaut 1 000 tweets », lance Nadia Hai, députée Renaissance des Yvelines, partageant une photo d’un supporter prenant un selfie avec le président de la République.

Un président « qui se cache »

Le récit de l’opposition est tout autre : à gauche comme à droite, on déplore un dispositif de sécurité démesuré, et un président qui est resté dans l’ombre de peur de se faire huer. « Macron qui fait le fier à bras, qui s’entoure d’une armée de policiers, qui multiplie les mesures liberticides…se cache ! Ridicule. Mais de quoi a-t-il peur ? La vérité est simple. Le peuple le déteste et il le sait », tacle sur Twitter Bastien Lachaud, député La France insoumise. Quelque 3 000 policiers et gendarmes ont été mobilisés aux abords de l’enceinte francilienne.

« Il a perdu ! », écrit Manon Aubry, élue LFI au Parlement européen, tandis que le député Génération·s Thomas Portes estime que le président « empêché d’entrer sur la pelouse » du stade « n’a plus de légitimité ».

« Ce que je retiens, c’est un président qui se cache », réplique Aleksandar Nikolic, membre du Conseil national du RN, au micro de BFMTV. « Je suis un fan de foot, un président qui est obligé de se cacher dans les couloirs (...) je n’ai jamais vu ça », a-t-il ajouté dans la séquence ci-dessous.

Cette bataille sur le terrain politique n’occulte pas le caractère historique du titre de Toulouse. Le club de la Ville rose n’ayant remporté la Coupe de France qu’une seule fois auparavant, en 1957. Une marée violette est attendue place du Capitole, à 18h, pour célébrer l’arrivée de « la Coupe à la maison ».

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