Sur la fin de vie, Yaël Braun-Pivet espère que le texte reviendra vite à l’Assemblée… mais rien n’est moins sûr
POLITIQUE - Mis sur pause par la dissolution, le texte sur la fin de vie fera-t-il son retour à l’Assemblée ? Olivier Falorni fait tout pour qu’il ne tombe pas aux oubliettes. Ce député apparenté Modem vient de déposer une nouvelle mouture de la proposition de loi, qui reprend la quasi-intégralité des préconisations faites avant le 9 juin. Signé par 166 députés, dont l’ancienne Première ministre Élisabeth Borne et trois présidents de groupes de gauche (Boris Vallaud, Mathilde Panot et Cyrielle Chatelain), le texte a reçu un appui décisif ce mardi 24 septembre : celui de la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet.
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« C’est un texte qui est attendu par les Français et donc je souhaite qu’il soit réexaminé à l’Assemblée nationale avant la fin de l’année. Nous sommes prêts, le texte est prêt et donc il faut y aller », a-t-elle déclaré sur BFMTV. Une parole importante pour une proposition de loi qui promettait de légaliser le suicide assisté et, sous de nombreuses conditions, l’euthanasie. Sans que le terme ne soit explicitement employé, ses initiateurs préférant parler d’« aide active à mourir ». « J’y suis particulièrement attachée », a indiqué la présidente de l’Assemblée nationale, qui veut croire que « le Premier ministre est soucieux du travail du Parlement ».
Au ministère de la Santé, où elle vient d’être nommée en remplacement de Catherine Vautrin, Geneviève Darrieusecq a déjà dit son souhait de voir les députés « terminer le travail » sur la fin de vie. Mais n’en a fait aucun commentaire lors de sa passation de pouvoir. Elle a toujours expliqué ces derniers mois vouloir y aller avec prudence, révélant que cela soulevait chez elle « plus de questions que de réponses ».
« Ambiguïté »
Mais pour être adopté par le Parlement, le texte défendu par Olivier Falorni devra franchir de nombreux sauts d’obstacles. D’abord parce que le gouvernement de Michel Barnier compte de nombreuses voix hostiles à une loi sur la fin de vie. Ce sont pour l’essentiel des recrues de LR, dont le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, représentant de la droite conservatrice.
Mais on compte aussi la nouvelle ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet, à la sensibilité pourtant plus à gauche (elle a été membre du PS jusqu’au milieu des années 2000). « En l’état, je ne voterai pas ce texte, avait-elle affirmé en mars 2024 dans un entretien au Figaro. Une vraie ambiguïté a été introduite quant au maintien du discernement à chaque étape si l’aide à mourir est inscrite dans les directives anticipées, lorsque la personne perd conscience de manière irréversible ». Michel Barnier ne s’est pas encore exprimé sur le sujet.
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