Fin de vie: le militant pour le droit à mourir dans la dignité Loïc Résibois est mort

"Ce qu’on veut c’est vivre notre fin de vie avec sérénité". Loïc Résibois, figure emblématique du combat pour le droit à l’aide active à mourir, est mort ce mardi 24 septembre des suites de la maladie de Charcot, une pathologie incurable neurodégénérative qui paralyse progressivement le corps. Cet ancien policier a subi une sédation profonde et continue a annoncé l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD).

À travers diverses interventions publiques dans les médias et sur les réseaux sociaux, Loïc Résibois a régulièrement pris la parole pour sensibiliser l’opinion et interpeller les décideurs politiques. "Lorsqu’un malade dit de manière réitérée qu’il n’en peut plus, c’est quelque chose qu’il faut entendre", confiait-il à BFMTV en mars dernier.

Son engagement, marqué par une bataille publique pour le choix de mourir dans la dignité, s’inscrivait en outre dans le débat national autour d’un projet de loi porté par Emmanuel Macron.

Un projet de loi suspendu

Le décès de Loïc Resibois intervient en effet alors que la question de l’aide active à mourir est en suspens. En mars 2024, le président de la République avait initié une réflexion nationale autour d’un projet de loi visant à légaliser l’euthanasie et le suicide assisté, dans des cas strictement encadrés.

Le projet, articulé autour de l'aide à mourir à proprement parler, des soins palliatifs et de l'accompagnement, avait suscité de nombreuses discussions, tant dans la classe politique que parmi les professionnels de santé et les associations de défense des droits des patients.

Toutefois, la dissolution de l’Assemblée nationale en juin dernier a mis un coup d’arrêt à l’avancement du texte. Si les partisans de la loi espéraient un vote avant la fin de l’année 2024, la suspension du processus législatif a reporté ces espoirs à une date indéterminée. "Nous avons été sacrifiés sur l’autel des manœuvres politiques d’Emmanuel Macron", avait affirmé à France Bleu Loïc Résibois.

Au micro d'Apolline de Malherbe sur BFMTV ce mardi, la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a de son côté rappelé sa volonté de voir le texte législatif sur la fin de vie réexaminé d'ici la fin 2024. Une opinion partagée par les Français. Et pour cause, selon un sondage Ifop de juin 2024, 84% des Français souhaitent que l’examen de ce projet de loi reprenne.

Un combat inachevé et de multiples hommages

Pour Loïc Resibois, ce projet de loi représentait une ultime chance de voir son combat aboutir. S’il reconnaissait lui-même la complexité éthique du sujet, le militant soulignait la nécessité d’un débat apaisé, respectueux, soucieux avant tout de l’intérêt du patient. "Le fait que la France se dote d’un dispositif d’aide à mourir est susceptible d’apporter énormément de sérénité aux malades, et de leur offrir une fin beaucoup plus facile", avait-il affirmé.

Plusieurs personnalités de la classe politique ont rendu hommage à cet homme et à son engagement. "Nous devons être à la hauteur de son combat pour le droit à mourir dans la dignité", a déclaré sur X le député de la Somme, François Ruffin.

La députée de la Côte d’Or Océane Godard, sur le même réseau, a également remercié Loïc Résibois "pour son engagement jusqu’au dernier jour pour que la France avance sur la question de la fin de vie".

Le combat du militant, ne s’arrêtera pas avec sa disparition. L'ADMD a annoncé son intention de poursuivre la bataille, en mémoire de celui qui avait fait de son propre corps le symbole de cette lutte.

Article original publié sur BFMTV.com