Fin de vie: Costa-Gavras réclame du "courage" politique pour "aider à mourir"
Le réalisateur franco-grec Costa-Gavras, 91 ans, a réclamé mercredi du "courage" politique afin d'"aider" à mourir "dans de bonnes conditions" quand "le corps ne suit plus", lors de la présentation de son film "Le dernier souffle" au festival du cinéma de Saint-Sébastien, en Espagne.
"Les Etats devraient avoir le courage - enfin les hommes politiques - de créer au-delà des soins palliatifs, des lieux où quelqu'un qui arrive à un point où sa vie ne l'intéresse plus, où l'organisme, le corps ne suit plus, la mémoire ne suit plus et qu'il n'a plus le désir de vivre, puisse mourir, dire +Voilà, moi je vais mourir, aidez-moi pour mourir dans (...) des bonnes conditions+", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.
Avec une distribution prestigieuse (Denis Podalydès, Kad Merad, Charlotte Rampling), adapté d'un ouvrage de Régis Debray et le docteur Claude Grange, "Le dernier souffle" relate les débats philosophiques sur la mort entre un docteur et un écrivain.
Le réalisateur de "Z", "L'aveu" ou "Missing", connu pour ses engagements politiques, a estimé mercredi qu'il était "nécessaire" de légiférer sur la fin de vie, "vu que la population vieillit de plus en plus, que nous sommes de plus en plus nombreux".
"Personne aujourd'hui n'oserait aller à un hôpital et dire +Aidez-moi à mourir+ parce qu'on les mettrait à la porte violemment", a-t-il déploré. "L'essentiel, c'est de partir dans la dignité pour soi-même et pour ceux qui restent", a-t-il ajouté.
En France, l'examen du projet de loi très attendu sur la fin de vie, qui devait légaliser le suicide assisté, s'était interrompu juste avant le vote à quelques jours de la dissolution en juin dernier.
Cette loi devait légaliser le suicide assisté et, dans certains cas précis, l'euthanasie, en y apportant d'importantes conditions, tout en se refusant à employer ces termes, préférant parler d'"aide active à mourir".
Mais le gouvernement de Michel Barnier compte nombre d'opposants à ce texte, qui avait déjà mis plus d'un an à éclore, au premier rang desquels le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, issu de la droite conservatrice.
Des ministres macronistes comme Astrid Panosyan-Bouvet (Travail) ont aussi exprimé leur opposition, bien que l'évolution de la loi sur le sujet ait longtemps été une promesse du président Emmanuel Macron.
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