Fin des moteurs thermiques : Thierry Breton préconise de continuer à en fabriquer après 2035 (pour l’Afrique)

Le commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton s’exprime lors d’une conférence de presse avec la vice-présidente de la Commission européenne en charge des alliances et de la transparence Vera Jourova, sur la loi sur la liberté des médias, au siège de l’UE à Bruxelles, le 15 septembre 2022. (Photo : Kenzo TRIBOUILLARD / AFP)

ÉNERGIE - Le monde se dirige vers le tout électrique. Enfin presque. Interrogé sur la fin des voitures thermiques dans l’Union européenne, qui doit être mise en branle à partir de 2035, le commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton a précisé ce lundi 7 novembre que cela ne s’adressait pas au continent africain.

« À partir de 2035, on ne vendra plus en Europe que des véhicules électriques. Mais ça ne veut pas dire qu’il faut arrêter de produire des moteurs thermiques », a-t-il déclaré sur la chaîne BFM Business. Il espère ainsi rassurer les constructeurs automobiles français.

L’UE a en effet décrété jeudi dernier la fin de la vente voitures thermiques neuves en 2035 avec une clause de revoyure en 2026. Une décision qui a fait bondir les constructeurs à l’occasion du salon de l’automobile de Paris.

7 millions de bornes électriques nécessaires en France en 2035

Le commissaire européen incite ainsi les constructeurs à continuer à investir dans les moteurs thermiques pour le marché africain. « Vendons ce savoir-faire (thermique, ndlr) à ceux qui en ont besoin. Les marchés sont là. En Afrique, il y a un Africain sur deux qui hélas n’a jamais vu une ampoule électrique », affirme Thierry Breton.

« Parce que les Chinois peuvent faire des moteurs thermiques et électriques et nous, on ne pourrait pas le faire ? », rétorque-t-il encore à l’intention de Carlos Tavares, PDG de Stellantis qui affichait mi-octobre sa colère face aux choix de l’Union européenne en matière de véhicules électriques. « Nous voyons que les décisions dogmatiques de l’Union européenne ont déroulé un tapis rouge devant les constructeurs chinois, donc la situation et là, il faut la gérer avec l’esprit de compétition qui nous caractérise », avait asséné Carlos Tavares.

Face au chantier de « l’électrification » dans l’Hexagone, Thierry Breton annonce également qu’il va « réunir l’ensemble des acteurs pour voir comment on se met en marche, comment on accroît la production d’électricité. Il faudra 15 à 20 % de plus d’électricité quand on sera tout électrique en 2035. » Il ajoute qu’il manque énormément de bornes pour recharger les véhicules : « on a aujourd’hui 350 000 bornes, il en faudrait 7 millions. » Le signe que la route vers le tout électrique est encore longue, même en Europe.

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