Une fin de campagne présidentielle ordurière

L’équipe de campagne de Donald Trump a passé un début de semaine sur la défensive. Un humoriste passé sur scène durant son grand meeting new-yorkais, organisé le 27 octobre au Madison Square Garden, a choqué en qualifiant Porto Rico d’“île flottante d’ordures”. Une plaisanterie de très mauvais goût qui a fait monter au créneau des stars portoricaines et semblait de nature à braquer l’électorat latino, en particulier l’importante communauté portoricaine de Pennsylvanie – l’un des états les plus disputés de cette élection –, à dix jours du scrutin du 5 novembre.

Kamala Harris en profitait pour dénoncer les “insultes” envers Porto Rico de l’ex-président, forcé pour une fois de prendre ses distances avec l’humoriste Tony Hinchcliffe.

Et puis, la situation s’est renversée. La faute à Joe Biden, qui a semblé traiter les pro-Trump d’“ordures”, mardi 29 octobre. Le président a tenté d’expliquer qu’il ne désignait pas ainsi les partisans du candidat républicain (“his supporters”) mais les propos “orduriers” de cet humoriste (“his supporter’s garbage”). Pourtant, le mal était fait. Avec cette gaffe, observe le quotidien britannique The Guardian, Joe Biden sapait le discours rassembleur tenu le jour même par sa vice-présidente, Kamala Harris.

Les républicains, trop heureux de cette bourde rappelant le “panier des pitoyables” d’Hillary Clinton en 2016, se sont scandalisés de ce présumé mépris. Un courriel de levée de fonds a été envoyé au nom de Donald Trump, avec en objet : “Vous n’êtes pas des ordures ! Je vous aime !” Le candidat a fait encore plus fort le lendemain en revêtant un gilet d’éboueur et en s’installant à l’avant d’un camion poubelle.

“Stupide” contre “mesquin”

“Sur la fin, cette campagne de 2024 a basculé dans l’hostilité pure et simple, sans aucune substance, tombant dans les attaques ad hominem incessantes, voire dans les propos orduriers”, déplore Daniel Henninger, chroniqueur au Wall Street Journal.

“Trump est un ‘fasciste’. Kamala Harris est ‘stupide’”, résume en titre le journal conservateur, citant les mots des deux candidats au sujet de leur adversaire. “Est-ce qu’elle boit ? Est-ce qu’elle se drogue ?”, a persiflé la semaine dernière Donald Trump qui a aussi parlé de “vice-présidente de merde” pour désigner Kamala Harris. Celle-ci l’a qualifié en retour de “tyran mesquin”. Heureusement, écrit encore le chroniqueur, “cette campagne de caniveau est bientôt finie”.

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