Le «fils spirituel»

François Delapierre n’a jamais aimé qu’on dise de Jean-Luc Mélenchon qu’il était son «père spirituel».«Je ne suis pas dans une relation fusionnelle avec Jean-Luc et je ne peux pas essayer de lui ressembler, répondait-il à Libération en 2013. Ça ne m’intéresse pas d’être dans un rapport de dévotion.» Mélenchon laissait pourtant entrevoir ce lien filial qu’il avait avec un homme qu’il a en partie formé. «C’est mon fils spirituel. Je lui ai appris à lire et à écrire», disait-il à Rue 89 en mars 2011. Ou encore, durant la campagne présidentielle : «J’avais Mitterrand. Aujourd’hui je me rends compte qu’il y en a un qui fait ça avec moi, c’est Delapierre.»

Ceux qui ont milité avec eux rapportent un fait : Delapierre était «le seul» à pouvoir prendre Mélenchon «entre quatre yeux». En 2013, il revendiquait auprès de Libération avoir avec lui «un rapport d’égal», tout en «admettant l’autorité construite historiquement par Jean-Luc». De la «complicité», il y en avait. Des «formes d’imitation», parfois. Une «relation équilibrée», sûrement. «C’est d’abord une relation intellectuelle forte», rapporte Alexis Corbière, du PG, proche des deux hommes, rappelant aussi combien Delapierre était attaché à former les jeunes du Parti de gauche.

Dès 2009, il aurait pu prendre les rênes du PG. Sa petite émergence médiatique en 2013 et cette confiance sans faille qu’avait Mélenchon lui offrait un profil parfait d’héritier. Delapierre est d’ailleurs le seul à avoir repris la plume de l’éditorial de A gauche, petite feuille militante créée par Mélenchon au tout début de ses années PS. Avec les dernières forces qui lui restaient, Delapierre a continué cet édito. Faisant fonctionner son esprit et sa raison, «convaincu, écrivait-il en 2012, qu’un journal est le premier moyen du combat politique».

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