Mon fils porteur de handicap doit manger dans la voiture parce qu’il n’a plus d’AESH
HANDICAP - Comme de nombreux enfants porteurs de handicap, mon fils Arthur déjeune dans la voiture tous les midis. Il n’a plus le droit de bénéficier de l’accompagnement de son AESH sur la pause méridienne.
Un arrêté exclusif
En effet, le 20 novembre 2020, le conseil d’État a arrêté une décision selon laquelle l’Éducation nationale n'a plus à prendre en charge le salaire des AESH sur les temps périscolaires et sur la pause méridienne.
Cet arrêté, applicable dès la rentrée de septembre 2022, prévoit que pour les établissements publics, les collectivités locales doivent prendre le relais sur le paiement des salaires sur ces temps « non scolaires ».
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Cet arrêté ne prévoit pas de prise en charge pour les enfants scolarisés en établissements privés. Or bien sûr Arthur est dans un collège privé depuis l’an dernier. Il vient donc de faire une rentrée en 5e un peu chaotique.
Tout le monde se renvoie la balle
Le principal me dit que l’OGEC (Organisme de gestion de l’Enseignement catholique) local n’a pas les moyens ;
La MDPH me dit que c’est au collège de faire un contrat ;
Le secrétariat général de l’enseignement catholique est ''offusqué'' mais me répond que la MDPH n’a pas bien fait son travail ;
L’Éducation nationale me répond qu’on prend les enfants en otage mais ne me propose pas de solutions.
Le principal du collège m’a proposé 2 choses
Qu’Arthur devienne externe : impossible car il a des troubles de l’oralité qui implique que le repas dure environ 50 minutes quand tout va bien, or il n’a que 55 minutes de pause repas, et nous habitons à 15 minutes du collège/inclusion = exclusion ;
Que moi, son papa ou un de ses GD parents viennent l’aider à manger au self : hors de questions ! D’abord Arthur ne veut pas, et puis zut! Il est en 5e ! Il n’a pas envie que papa, maman, papy ou mamy viennent l’aider à manger devant tout le monde ! Bravo la stigmatisation !
Où est l’inclusion ?
Donc Arthur mange dans la voiture…
Le gouvernement passe une foultitude de spots de communication sur l’inclusion scolaire alors même que les moyens pour accueillir nos enfants sont nuls.
Je suis en CDI à temps plein, avec en parallèle un congé de présence parentale qui me permet de prendre des journées ou des demi-journées sans solde pour m’occuper des rendez-vous d’Arthur. Par conséquent, je perds entre 110 et 420 euros par mois de salaire en prenant le congé de présence parentale.
Depuis la rentrée, Arthur a dû prendre son repas de midi dans la voiture pendant 15 jours. Après quoi, la charge du salaire de l’AESH nous est revenue. Je ne peux plus travailler car je dois m’occuper de lui le midi.
D’autres familles sont concernées dans toute la France et certains parents ont fait le choix que l’un des deux arrête de travailler pour que l’enfant puisse suivre une scolarité inclusive.
C’est honteux, mais personne ne fait rien. C’est inadmissible !
Ce témoignage, initialement publié sur le compte Instagram Polyhandi Power, a été reproduit sur Le HuffPost avec l’accord de son autrice.
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