Fillon aurait touché 200.000 euros du groupe Ricol Lasteyrie

L'ex-Premier ministre François Fillon aurait touché 200.000 euros en quatre ans du groupe Ricol Lasteyrie qu'il aurait conseillé via sa société 2F Conseil, rapportent mercredi Le Monde et Mediapart, qui pointent un possible conflit d'intérêts. /Photo prise le 29 janvier 2017/REUTERS/Eric Feferberg

PARIS (Reuters) - L'ex-Premier ministre François Fillon aurait touché 200.000 euros en quatre ans du groupe Ricol Lasteyrie qu'il aurait conseillé via sa société 2F Conseil, rapportent mercredi Le Monde et Mediapart, qui pointent un possible conflit d'intérêts. Le candidat de la droite à l'élection présidentielle serait depuis 2012 le "senior advisor" pour ce groupe qui conseille de nombreuses sociétés du CAC 40. L'un des fondateurs du groupe, René Ricol, a occupé le poste de commissaire général à l’investissement de 2010 à 2012 sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy et côtoyé à ce titre François Fillon. Le contrat avec l’ex-Premier ministre, toujours en cours mais qui a vocation à cesser dans les prochains jours, a rapporté entre 40.000 et 60.000 euros par an à François Fillon, a dit à Mediapart René Ricol, soit l'équivalent de 200.000 euros sur quatre ans. "François Fillon nous a aidés à réfléchir aux défis de la globalisation", a-t-il souligné. "Avec la globalisation, nous nous posions des questions sur la stratégie du cabinet avec des clients de plus en plus demandeurs d’expertises à travers le monde. François Fillon nous a aidés à réfléchir à tout cela". "Il ne nous a apporté aucun client et n’a jamais mis les mains dans notre business", a-t-il précisé. Contacté par Reuters, l'entourage de François Fillon n'était pas joignable dans l'immédiat pour commenter cette information. Créée en 2012, l'existence de la société 2F Conseil a été révélée par le Canard enchaîné qui, fin novembre, a affirmé qu'elle avait rapporté à François Fillon plus de 600.000 euros de salaire net en trois ans, entre 2012 et 2015. Face aux questions soulevées par l'identité des clients, l'équipe de campagne de François Fillon - qui doit déjà composer avec des soupçons d'emplois fictifs dont aurait bénéficié sa femme, a assuré mardi qu'aucun d'entre eux n'était Russe [nL5N1FL38N]. (Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)