Fillon pour suspendre la campagne face au terrorisme

PARIS (Reuters) - François Fillon a souhaité jeudi soir que la campagne pour le premier tour de l'élection présidentielle française soit suspendue à la suite de l'attaque terroriste contre des policiers à Paris. Le candidat de la droite et du centre, auteur d'un ouvrage intitulé "Vaincre le totalitarisme islamique", a souligné que la lutte contre le terrorisme devrait être la priorité du prochain président de la République, qui sera élu le 7 mai. A trois jours du premier tour, qui s'annonce hautement indécis, François Fillon a annoncé qu'il annulait un dernier déplacement de campagne prévu vendredi à Chamonix (Haute-Savoie) et qu'il s'exprimerait dans la journée. "Je considère que dans le contexte que nous vivons il n'y a pas lieu de poursuivre la campagne électorale", a-t-il déclaré dans le cadre de l'émission "Quinze minutes pour convaincre", sur France 2, qui réunissait les onze candidats à la présidentielle. "Nous devons d'abord manifester notre solidarité avec les policiers, le policier qui a été tué, ceux qui sont blessés et puis tous ceux qui risquent leur vie pour assurer notre sécurité", a-t-il estimé au moment où l'Etat islamique revendiquait l'attentat qui a fait un mort et deux blessés, dont un grave, parmi les forces de l'ordre à Paris.[nL8N1HS6AT] François Fillon, cible potentielle de deux terroristes présumés arrêtés mardi à Marseille et qui bénéficie d'une sécurité renforcée, a également appelé à la solidarité "avec une population française qui est à juste titre de plus en plus inquiète devant la multiplication de ces actes terroristes". "Le combat contre le totalitarisme islamique, contre ceux qui commanditent ces attentats, contre ceux qui sont à l'origine de la montée de cette intolérance, de cet intégrisme, doit être la priorité absolue du prochain président de la République et du gouvernement", a-t-il conclu. "ÉRADIQUER LE FONDAMENTALISME" La campagne pour le premier tour s'achève officiellement vendredi à minuit. François Fillon devait effectuer une marche sur le Mont-Blanc, entouré de ses soutiens. Dans son intervention initiale, il avait marqué sa volonté d'"éradiquer tous les mouvements qui sont à l'origine de cette violence." "Ce danger est en train de monter partout, du Pakistan jusqu'à l'Afrique occidentale. Il faut accepter de s'allier avec les Russes, les Iraniens, tous ceux qui sont prêts à éradiquer le plus vite possible tous ces mouvements. Pas seulement l'État islamique, mais aussi Boko Haram, les taliban", a-t-il dit. "Il faut aussi éradiquer le fondamentalisme à l'intérieur de la religion musulmane. C'est le cas de tous ces penseurs musulmans minoritaires qui sont le plus souvent hébergés en Arabie saoudite et dans les pays du Golfe. Quant aux jeunes djihadistes partis en Syrie, ils ne reviendront pas en France", a-t-il dit. Il a de nouveau pris l'engagement, s'il est élu, que les "fichés S" représentant un danger soient interpellés et jugés pour intelligence avec l'ennemi. "On ne peut pas continuer à vivre dans cette crainte, cette terreur qui pèse fortement sur l'avenir du pays, le moral du Français", a jugé François Fillon. Dans "Vaincre le totalitarisme", le député de Paris estime que "l'invasion sanglante de l'islamisme" dans la vie quotidienne des Occidentaux "pourrait annoncer une troisième guerre mondiale." (Sophie Louet, édité par Yves Clarisse)