Dans le fief de Laurent Gbagbo, entre espoir et résignation

Laurent Gbagbo à la la CPI, à La Haye, le 19 février 2013.

Les procès de l'ancien président de Côte-d'Ivoire et de Charles Blé Goudé, son ancien bras droit, s’ouvrent ce jeudi devant la Cour pénale internationale, à La Haye. C’est la première fois qu’un ex-président sera jugé par cette institution.

Le soleil décline, enfin. La chaleur est un peu moins accablante, la lumière se fait plus douce, un léger vent fait voler la poussière. Les gamins jouent au foot, leurs parents décapsulent leur Flag, la bière nationale, de vieux haut-parleurs diffusent du zouglou. Au milieu de la place, un homme hurle sa colère. «J’ai le cœur qui brûle ! Tout ça, c’est de la faute des sorciers blancs ! Gbagbo les menaçait, alors ils l’ont fait tomber. Ils m’ont pris mon papa !» Les mots qui suivent sont incompréhensibles, le chagrin avale les syllabes et fait tressaillir le corps. L’homme se rassoit.

Près de cinq ans après sa chute et son arrestation, l’ouverture du procès de Laurent Gbagbo devant la Cour pénale internationale (CPI) est dans tous les esprits en Côte-d’Ivoire. De 2000 à 2011, le leader socialiste, en proie à une rébellion installée dans le nord, a dirigé un pays traversé par d’incessantes crises. Après une présidentielle contestée, son règne s’est achevé dans des violences qui ont fait au moins 3 000 morts. Au terme d’une décennie de tensions et de bras de fer diplomatique entre le palais présidentiel abidjanais et l’Elysée de Jacques Chirac puis de Nicolas Sarkozy, l’intervention militaire française a été décisive dans la chute de Laurent Gbagbo. Une ingérence que les partisans de l’ancien président ivoirien n’ont toujours pas digérée. Pour eux, ce procès doit être celui de la politique de Paris dans leur pays.

«Néocolonialistes»

«La CPI, c’est pas la Cour pénale internationale. Non ! C’est le complot pénal international !» Babouches en cuir, chapeau en velours rouge, pantalon bleu rayé, et sacrée gouaille, un autre homme vient de prendre la parole. Installés sur de vieux bancs en bois, ils sont une trentaine (...)

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