Violences entre supporters: "Ce n’est pas la Greta Thunberg parisienne", un ancien président de l’OM dénonce l'inaction d'Oudéa-Castéra et des pouvoirs publics
Le récurrent sujet des violences entre supporteurs a atteint une situation dramatique, ce week-end, avec le décès d’un ultra nantais, agressé par un chauffeur VTC, après l’attaque d’un convoi de supporteurs niçois par des fans nantais. Derrière les réactions indignées, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a proposé l’interdiction des déplacements de supporteurs "quand le match présente un risque".
"La ministre des Sports n’est pas une lanceuse d’alerte, elle doit agir"
Elle est rejointe dans le principe par Vincent Labrune, président de la Ligue de football professionnel (LFP). Invité d’Apolline Matin sur RMC ce mardi, Christophe Bouchet, ancien président de l’OM (2002-2004), ironise de cette concorde.
"La ministre des Sports est un peu la championne du blabla, elle annonce beaucoup de choses mais finalement il ne se passe pas grand-chose. Idem pour le président de la LFP."
"Il y a un an, un rapport sur la violence dans les stades avait été commandé au criminologue Alain Bauer et il ne s’est rien passé. Il faut arrêter les déclarations et prendre les bonnes décisions."
L’ancien dirigeant critique l’inaction des pouvoirs publics et milite pour une répartition claire des tâches: "Chacun doit assumer ses responsabilités: les clubs à l’intérieur du stade, les pouvoirs publics à l’extérieur et que ce soit très clair".
Fichages, reconnaissances...
"Les clubs, qui sont de toutes petites entreprises, des PME, ne sont pas en mesure d’assurer la sécurité en dehors de leur stade", insiste-t-il. "Il faut que les pouvoirs publics soient très clairs: c’est Gérald Darmanin (ministre de l’Intérieur) qui ne l’avait pas été lors d’OM-OL, et puis la ministre des Sports. Ce n’est pas une lanceuse d’alerte, ce n’est pas la Greta Thunberg parisienne, elle doit agir."
Critique, Bouchet partage tout de même la position de la ministre et du président de la LFP sur l’interdiction de déplacements. Mais il veut se montrer bien plus sévère sur l’indentification des groupes à problème.
"Il ne faut pas barguigner, il faut mettre sur cette liste des matchs à risque le plus de matchs."
Il est en revanche opposé à la mise en place de sanctions sportives automatiques qui auraient "un effet pervers dramatique", tout en comprenant leur utilisation comme lors du match OL-OM la saison dernière. Bouchet propose surtout de s’inspirer de l’Angleterre par le biais de décisions bien plus radicales.
"L’Angleterre a connu pire que nous et a réussi à résoudre le problème", fait-il remarquer. "Comment? Malheureusement par la répression en dehors des stades par les pouvoirs publics mais aussi à l’intérieur avec un fichage plus important et malheureusement des reconnaissances qui n’étaient pas faciales et numérique à l’époque mais qui existaient quand même. Finalement, en Angleterre, on a réussi par endiguer la violence à l’extérieur des stades et à l’intérieur où on est intransigeant. Si vous faites n’importe quoi dans un stade, même des gestes inappropriés, un stadier vient vous chercher et vous met en geôle."