Une fièvre d’un nouveau type détecté dans un élevage de mouton du Nord, on vous explique
ENVIRONNEMENT - On la surnomme « la maladie de la langue bleue ». La fièvre catarrhale ovine (FCO) gagne du terrain en France : un nouveau sérotype de cette maladie s’est invité pour la première fois dans l’Hexagone, dans un élevage de moutons. Ce foyer de contamination a été confirmé par l’Anses, agence sanitaire nationale, dans un élevage du nord du pays, situé à la frontière avec la Belgique.
Si cette maladie n’est pas transmissible à l’Homme, elle inquiète sérieusement les éleveurs de moutons, de brebis, de chèvres, de boucs et de bovins. « Ça ne s’arrêtera pas à un seul cas, on est parti pour une mauvaise période », anticipe déjà auprès de l’AFP Simon Ammeux, président de la fédération régionale de la FNSEA dans les Hauts-de-France.
Aucune résistance à ce sérotype en France
Les éleveurs français connaissent déjà cette maladie puisque deux sérotypes sont déjà présents dans l’hexagone depuis 2006 : le sérotype 4, présent en Corse, et le 8, qui concerne la France continentale. Mais les cheptels français n’ont développé aucune résistance au sérotype 3, auquel ils n’ont jamais été confrontés.
Le sérotype de type 3 a fait son arrivée dans le territoire européen en 2023, dans un élevage des environs d’Amsterdam, aux Pays-Bas. En fin d’année, des premiers foyers sont ensuite apparus en Belgique, puis en Allemagne.
Finalement fin juillet 2024, les autorités belges ont prévenu de la présence de foyers à proximité de la frontière française. Le ministère de l’Agriculture avait annoncé la semaine dernière la création d’une zone « régulée », du Pas-de-Calais à la Moselle, soumettant les déplacements de bovins, chèvres et moutons à des restrictions.
Des petits moucherons piqueurs vecteur de la maladie
Cette maladie ne se transmet pas par contacts physiques ou via les fluides corporels, mais bien à cause de petits moucherons piqueurs, qui appartiennent au genre culicoïdes. Lorsque ces petits insectes piquent un animal infecté, il absorbe du sang qui contient le virus. Ce dernier vient ensuite se répandre dans leur corps et se multiplier. Lorsque le moucheron infecté pique un nouvel animal, il lui injecte alors le virus. Ces petits moucherons sont d’autant plus présents lorsqu’il fait chaud et humide.
Une fois l’animal contaminé, une série de symptômes apparaissent : fièvre, troubles respiratoires, salivations, œdème de la face… Et bien sûr cyanose de la langue, ce qui la rend bleue et gonflée. Cette maladie peut avoir des conséquences légères, et l’animal se rétablit alors en quelques semaines. Dans d’autres cas en revanche, elle peut se révéler mortelle. La détection de la fièvre catarrhale ovine n’entraîne par contre pas l’euthanasie des animaux, contrairement à la grippe aviaire.
En raison de l’apparition du sérotype 3, une campagne de vaccination a été « engagée en urgence » par le ministère de l’Agriculture. Le vaccin est « mis à disposition gratuitement par l’État », a annoncé lundi le ministère. Les éleveurs concernés devront passer commande auprès d’un vétérinaire sanitaire, qui recevra le vaccin « à partir du 14 août », et pourront l’administrer eux-mêmes à leurs bêtes. Une « deuxième livraison sera effectuée le 31 août ».
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