Feu vert de Strasbourg aux garde-frontières européens

Le Parlement européen a donné mercredi son accord à la création d’un corps de 1.500 garde-frontières et garde-côtes européens mobilisable rapidement pour venir en aide à un pays confronté à une pression migratoire exceptionnelle. /Photo prise le 5 juillet 2016/REUTERS/Vincent Kessler

PARIS (Reuters) - Le Parlement européen a donné mercredi son accord à la création d’un corps de 1.500 garde-frontières et garde-côtes européens mobilisable rapidement pour venir en aide à un pays confronté à une pression migratoire exceptionnelle. L’Agence européenne des garde-côtes et gardes-frontières qui doit être créée pour mener ces opérations ne disposera pas en propre de ces ressources humaines qui devront être mises à disposition par les Etats membres dans un délai très court. Le quota pour la France est de 170 agents. Créée en 2005, l’agence Frontex, qu’elle devrait remplacer, ne dispose que de 400 personnes et de pouvoirs limités à un rôle de coordination entre les autorités nationales. Deux cas de figure sont envisagés pour l’intervention de l’agence. Les garde-frontières pourront être déployés à la demande d’un Etat membre dans les cinq jours suivant la définition avec celui-ci d’un plan d’action. Si un Etat membre est débordé par la situation à ses frontières et ne prend pas les mesures préconisées par l’agence, la Commission européenne elle-même pourrait soumettre un plan d’action au Conseil européen, la décision d’une intervention restant soumise à l’accord de l’Etat concerné. A défaut de cet accord et d’une intervention, les autres pays membres de l’espace Schengen seraient autorisés à rétablir temporairement les contrôles aux frontières. "Ce n’est pas la solution miracle pour résoudre la crise migratoire à laquelle l’Union européenne est confrontée ou pour restaurer une confiance totale dans l’espace Schengen, mais c’est un premier pas absolument nécessaire", a estimé le député letton démocrate-chrétien Artis Pabriks, rapporteur du projet de règlement devant le Parlement. Le projet a été approuvé par 483 voix contre 181 et 48 abstentions. Il devrait maintenant être approuvé par les Etats membres et pourrait entrer en vigueur à l’automne. La proposition de la Commission vise à résoudre les failles apparues, sous l’effet de la pression migratoire, au sein de l’espace Schengen qui garantit une liberté de circulation au sein de 26 Etats européens. Plus d’un million de migrants et de demandeurs d’asile sont arrivés aux frontières de l’Union européenne en 2015, dont la majorité en Grèce et 3.770 se sont noyés dans la Méditerranée, selon le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR) et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). En réaction, huit Etats de l’espace Schengen ont rétabli des contrôles aux frontières tandis que la France et Malte faisaient de même pour des raisons de sécurité. (Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse)