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Feu vert à l'accord de libre-échange entre l'UE et le Japon

La zone de libre-échange entre l'Union européenne et le Japon sera effective le 1er février prochain, a annoncé mercredi la Commission européenne après le feu-vert définitif au projet donné par le Parlement européen. /Photo prise le 11 décembre 2018/REUTERS/Vincent Kessler

par Foo Yun Chee

STRASBOURG (Reuters) - La zone de libre-échange entre l'Union européenne et le Japon sera effective le 1er février prochain, a annoncé mercredi la Commission européenne après le feu-vert définitif au projet donné par le Parlement européen.

Les députés qui siègent à Strasbourg ont ratifié cet accord qui devrait donner naissance à la plus grande zone de libre-échange au monde par 474 voix pour et 156 contre.

Le Parlement japonais a donné son aval samedi dernier.

Le traité conclu entre les deux blocs libéralise les échanges sur la quasi-totalité des produits. Le Japon et les pays de l'Union européenne représentent ensemble 635 millions de personnes et environ un tiers du produit intérieur brut (PIB) mondial.

"Notre partenariat économique avec le Japon - la plus grande zone commerciale jamais négociée - est sur le point de devenir une réalité", a déclaré la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, dans un communiqué.

"Nos entreprises, nos agriculteurs et nos fournisseurs de services, entre autres, en retireront des avantages évidents", a-t-elle ajouté.

L'Union européenne et le Japon souhaitaient au départ, chacun de leur côté, conclure un accord commercial avec les Etats-Unis. Mais la volonté affichée par le président Donald Trump de sortir du multilatéralisme dans tous les domaines a incité ces deux puissances commerciales à se tourner l'une vers l'autre.

A l'origine, le Japon avait signé l'accord de Partenariat transpacifique (TPP), traité de libre-échange conclu en février 2016 entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique et toute une série de pays d'Asie et d'Océanie. Mais le TPP a été rejeté par Donald Trump dès son arrivée au pouvoir début 2017.

De son côté, l'Union européenne est dans l'impasse sur le projet de Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TTIP ou Tafta) qu'elle souhaite conclure avec les Etats-Unis.

Dans le secteur industriel, l'accord UE-Japon prévoit la suppression des droits de douane de 10% perçus par l'UE sur les voitures japonaises et de 3% sur les pièces détachées automobiles en général.

Dans le domaine agroalimentaire, les droits de douane de 30% perçus par le Japon sur les fromages en provenance de l'Union européenne et ceux de 15% que doivent acquitter les exportateurs européens de vins vers l'empire du Soleil levant sont également éliminés. Autre disposition notable : les entreprises européennes auront un accès libre aux appels d'offres publics lancés au Japon.

L'accord prévoit aussi l'ouverture à la concurrence du secteur tertiaire : services financiers, télécoms, e-commerce et transports.

(Avec Philip Blenkinsop; Danielle Rouquié pour le service français)