Feu mortel dans un dépôt de carburant de la capitale indonésienne

“Le feu aux poudres du dépôt de Plumpang”, titre Koran Tempo. À la une, le quotidien illustre la tragédie qui a fait au moins 19 morts, dont 5 enfants, avec le dessin d’un enchevêtrement de tuyaux courant contre un amas de maisons embrasées.

Le vendredi 3 mars, à 20 heures heure locale, Arifin, un habitant du quartier de Plumpang, dans le nord de Jakarta, a senti une odeur de gaz s’élever du dépôt de carburant dont sa maison est mitoyenne. Il raconte à Koran Tempo :

“Cela m’a rappelé l’explosion de 2009. C’est pourquoi je me suis précipité hors de chez moi avec ma femme et mes enfants.”

Il y a quatorze ans, cet immense site industriel appartenant à Pertamina, la compagnie nationale des pétroles indonésiens, avait déjà connu un accident dans lequel un employé était mort. À l’époque, l’hypothèse d’un sabotage par des terroristes avait été évoquée. Aujourd’hui, la cause de cet incendie, bien que toujours inconnue, est assurément accidentelle. Mais selon le quotidien, ce qui n’est pas un accident mais un scandale, c’est la proximité des habitations avec ce dépôt de 300 millions de litres de carburant qui fournit chaque jour 20 % des besoins du pays.

En visite auprès des réfugiés de la catastrophe, dimanche 5 mars, le président Joko Widodo a dénoncé le fait que “la zone tampon entre le dépôt et les lotissements, recommandée par les experts au gouvernement provincial de Jakarta après l’explosion de 2009, n’a pas été respectée”, rapporte Koran Tempo.

Transférer le site industriel

Lors de son inauguration en 1974, le dépôt était situé loin de toute zone résidentielle. Mais avec le laxisme des autorités de la capitale, un afflux de travailleurs s’est installé jusqu’à 4 mètres du mur d’enceinte, provoquant une prolifération de commerces et d’habitations sauvages.

Désormais, la question se pose de savoir si c’est le dépôt ou la population environnante qui doit être déplacé.

Pour Fahmy Radhi, expert en énergie de l’université Gadjah Mada, la solution la moins coûteuse et la plus rationnelle serait de transférer le site industriel, de préférence près de la mer : “Cela procurerait un débit d’eau élevé nécessaire au refroidissement des tuyaux et un accès direct au port”, a déclaré Fahmy Radhi à Koran Tempo.

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