Festival de Deauville : l’éviction d’Ibrahim Maalouf du jury laisse perplexe Aurore Bergé
POLITIQUE - Le dossier est sensible. Mis en cause dans une affaire de violences sexuelles sur mineure, puis relaxé en 2020, le célèbre trompettiste Ibrahim Maalouf ne figurera finalement pas au sein du jury du festival de Deauville. La directrice de l’événement lui a notifié qu’en raison d’un « malaise » grandissant dans les rangs des équipes, il valait mieux qu’il reste à l’écart.
Une décision qui a « scandalisé » le principal intéressé, qui rappelle dans le Parisien ce 28 août qu’il est « innocent » et qu’il est « le premier à soutenir de combat de luttes contre les violences sexistes et sexuelles ».
Or l’artiste a reçu un soutien de poids, en la personne d’Aurore Bergé. La ministre déléguée démissionnaire en charge de l’Égalité entre les femmes et les hommes a expliqué, ce mercredi 29 août, sur le plateau de TF1 qu’on ne peut pas considérer, « des années après une relaxe », qu’Ibrahim Maalouf garde sur lui « le stigmate du soupçon ». Sinon, pointe-t-elle, « il n’y a plus de justice qui vaille ».
Ibrahim Maalouf "a été relaxé. Si on considère que des années après une relaxe on continue à avoir le stigmate du soupçon, en vérité, il n'y a plus de justice", Aurore Bergé, ministre démissionnaire chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes dans #BonjourLaMatinaleTF1 pic.twitter.com/7W2NXckZed
— TF1Info (@TF1Info) August 28, 2024
Une décision « prise dans l’intérêt du festival »
L’élue des Yvelines, qui dit toutefois respecter « la décision souveraine du festival de Deauville », se félicite en outre d’adopter « la ligne la plus équilibrée possible » : « Respecter et accueillir la parole des victimes, ne jamais présupposer qu’elles mentent, les accompagner », mais dans le même temps, « respecter le temps judiciaire ».
« Mon rôle est justement de dire aux victimes que la justice est là pour les accompagner, les soutenir, expose-t-elle. La vérité judiciaire qui va en être issue permet de se réparer. »
Aude Hesbert, la directrice du festival du cinéma américain, a admis dans La Tribune dimanche que « la décision rendue par la justice n’est pas contestable » et qu’en effet, Ibrahim Maalouf a été « reconnu publiquement innocent », comme le rappelle avec insistance son avocate. Mais elle dit aussi qu’il était plus sage de ne pas le garder dans le jury, après avoir eu « une réflexion collective avec [s]es équipes et une écoute des parties prenantes ». « Cette décision a été prise dans l’intérêt du festival. Il ne s’agit en aucun cas de se substituer à la justice », a ainsi précisé la directrice. Le trompettiste a, lui, annoncé vouloir porter plainte après son éviction.
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