Le fentanyl enflamme les relations entre le Mexique et les États-Unis

PHOTO SERVICE DES DOUANES AMÉRICAINES/IA REUTERS

Le fentanyl ne cesse d’empoisonner les relations entre le Mexique et les États-Unis. “Je dirais que nous faisons plus que les États-Unis contre ce fléau”, a lancé le président mexicain, mardi 15 mars, en direction de Washington, repris notamment par le quotidien Milenio. Un fléau qui, avec d’autres opioïdes, a fait des centaines de milliers de morts aux État-Unis ces dernières années.

Alors que Mexique est régulièrement accusé d’être le principal producteur et exportateur de fentanyl clandestin, Andrés Manuel López Obrador, dit “AMLO”, a contre-attaqué :

“Les élus, les autorités américaines, ne font pas leur travail, parce qu’ils ne s’attaquent pas aux causes [de l’addiction].”

Il a donc lancé un défi : interdire purement et simplement le fentanyl, même celui à usage médical, comme analgésique, et utiliser d’autres produits, ajoutant : “Si nous le faisons au Mexique, nous allons demander que les États-Unis l’interdisent également pour les usages médicaux”, développe le site El País México.

“Et vous, que faites-vous ?”

Le 3 mars dernier, quatre Américains ont été enlevés dans le nord-est du Mexique par le cartel du Golfe. Deux d’entre eux ont été retrouvés morts. Depuis, quelques voix de sénateurs américains, notamment républicains, ont suggéré que Washington fasse usage de la force militaire pour lutter contre les cartels mexicains. “Cela n’arrivera jamais, a précisé AMLO, toujours repris par Milenio. Et vous, que faites-vous ? Comment combattez-vous les distributeurs de drogue aux États-Unis ? Nous n’en savons rien…”

Contre toute évidence, AMLO a nié il y a quelques jours que le fentanyl illégal était fabriqué au Mexique par les trafiquants de drogue, comme le rappelle El País México. Selon le président mexicain, le produit était importé, notamment d’Asie, par de faux laboratoires médicaux qui se contentaient de le conditionner avant de l’envoyer aux États-Unis. “Ces laboratoires fantômes ont été démantelés.”

Un “médicament essentiel”

L’affirmation selon laquelle le Mexique ne produisait pas de fentanyl clandestin a valu à AMLO un éditorial cinglant du Chicago Tribune :

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