Femme juive poignardée à Lyon : enquête, état de santé de la victime… Le point sur l’agression
La jeune femme juive poignardée à Lyon ce samedi est sortie de l’hôpital, alors que les enquêteurs poursuivent leur travail pour éclaircir les circonstances de son agression.
FAITS-DIVERS - Un couteau retrouvé sur place et une croix gammée gravée sur la porte. Ce sont les principaux éléments à partir desquels travaillent les enquêteurs, ce dimanche 5 novembre, au lendemain de l’agression d’une jeune femme de confession juive à Lyon.
Poignardée à deux reprises à l’abdomen, cette dernière a pu sortir de l’hôpital Édouard-Herriot ce dimanche, selon son avocat Stéphane Drai, qui précise que ses blessures ont « nécessité des points de suture ». Son pronostic vital n’avait pas été engagé.
La jeune femme, âgée de 30 ans, selon Le Progrès, a partagé un message sur les réseaux sociaux indiquant : « Je vais bien », rapporte BFMTV. La trentenaire dit avant tout souhaiter que la « personne soit retrouvée et qu’elle ne s’en prenne à personne d’autre ».
Le récit de l’agression livré par la victime
D’après le récit de la victime, son agresseur est venu frapper à sa porte, au septième étage d’un immeuble du 3e arrondissement de Lyon, ce samedi 4 novembre aux alentours de 13h. Après lui avoir adressé un « bonjour », l’homme, habillé de noir et au visage partiellement couvert, s’est rué sur elle et lui a asséné deux coups de couteau avant de prendre la fuite.
La jeune femme était seule chez elle et a rapidement pris contact avec sa cousine. Sur place, les proches de la victime ont constaté qu’une croix gammée avait été gravée sur sa porte. Pour le moment, la police judiciaire n’a pas pu identifier quand a été tagué le symbole.
Aucune hypothèse n’est écartée pour le moment
À ce stade et en l’absence de témoins, les enquêteurs restent très prudents et n’écartent aucune hypothèse. Le couteau utilisé pour l’agression est actuellement analysé par la police.
« Les premières constatations ont conduit le parquet de Lyon à ouvrir une enquête du chef de tentative de meurtre aggravée par la circonstance que le passage à l’acte pourrait être motivé par un mobile antisémite », a indiqué le parquet de Lyon, dans un contexte de tensions liées à la guerre entre Israël et le Hamas.
Selon Me Stéphane Drai, la victime vit actuellement un contexte de « divorce », mais elle ne connaissait pas son agresseur. « La police judiciaire va mener son enquête et, en fonction de ça, on corroborera le caractère antisémite ou non », a-t-il ajouté.
« La famille était connue en tant que famille de confession israélite », a notamment précisé l’avocat de la victime. Selon Actu Lyon, « une mezouzah, un objet de culte juif, était posé sur la porte ». La victime a déposé plainte lorsqu’elle se trouvait encore hospitalisée, a précisé Me Stéphane Drai.
Une analyse médico-légale a été commandée pour écarter définitivement la piste de l’automutilation.
Le Crif prudent
Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Auvergne-Rhône-Alpes condamne quant à lui « fermement l’agression », tout en appelant « tant à la raison qu’à la prudence » quant à son potentiel caractère antisémite.
L’annonce de l’agression a suscité de nombreuses réactions et condamnations, notamment de responsables politiques, ainsi que du diocèse de Lyon et du recteur de la mosquée de Lyon.
Depuis le 7 octobre, date du début du conflit entre Israël et le Hamas, « 857 actes antisémites » ont été recensés, soit « autant en trois semaines » que sur « toute l’année écoulée », avait indiqué ce mardi le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
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