"Femme à chats sans enfants": polémique après des propos du colistier de Donald Trump contre Kamala Harris

Le colistier de Donald Trump à la présidentielle américaine, J.D. Vance, est au cœur d'une polémique après avoir utilisé un cliché sexiste pour mentionner sa rivale démocrate Kamala Harris.

Dans une vidéo datant de 2021 et qui a refait surface sur les réseaux sociaux ces derniers jours, J.D. Vance accuse les démocrates au pouvoir - et cite notamment Kamala Harris - d'être une bande de "femmes à chats sans enfants malheureuses" qui "veulent donc rendre le reste du pays malheureux lui aussi".

Il estime, dans cette interview à Fox News, que ces personnes n'ont pas d'"intérêt direct" au bien du pays, puisque dépourvues de progéniture.

En anglais, J.D. Vance, marié et père de trois enfants, utilise l'expression populaire aux Etats-Unis de "cat lady", un cliché sexiste dépeignant des femmes faisant le choix de vivre sans partenaire ni enfant, entourées seulement de chats.

Des personnes "en colère"

Le colistier de Donald Trump avait développé sa pensée lors d'une conférence en 2021. Il a alors affirmé qu'il ne visait pas les personnes qui veulent des enfants mais ne peuvent pas en avoir, pour des raisons médicales par exemple, mais que "c'est autre chose de construire un mouvement politique qui s'investit théoriquement dans l'avenir de ce pays alors que pas un seul d'entre eux ne s'engage physiquement dans l'avenir de ce pays".

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"La plupart des personnes les plus en colère dans nos médias sont des adultes sans enfants", a estimé J.D. Vance à Alexandria, en Virginie.

"Les enfants sont le moyen ultime de trouver, du moins pour les personnes saines, un sens à notre vie", a ajouté le sénateur, qui avait à nouveau cité Kamala Harris dans ses critiques.

Kamala Harris soutenue par Jennifer Aniston

Kamala Harris, quasiment assurée d'être la candidate démocrate au scrutin de novembre après le retrait de Joe Biden, élève pourtant ses deux beaux-enfants avec son conjoint Doug Emhoff. Les propos du sénateur républicain ont déclenché un tollé chez les partisans de la vice-présidente, mais aussi auprès de certaines personnalités.

"Je n'arrive vraiment pas à croire que cela vienne d'un potentiel vice-président des États-Unis", a déclaré l'actrice Jennifer Aniston sur Instagram. "J.D. Vance, je prie pour que votre fille ait la chance de pouvoir avoir des enfants un jour", a écrit sur Instagram la star de Friends, qui a confié ses problèmes d'infertilité par le passé.

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Également visé par J.D. Vance dans la vidéo, le ministre des Transports Pete Buttigieg, aujourd'hui père de deux enfants, a répondu en racontant avoir eu des difficultés personnelles à adopter avec son compagnon. "Il ne pouvait pas le savoir, mais c'est peut-être pour cela qu'il ne faut pas parler des enfants des autres", a fait valoir sur CNN celui qui est considéré comme un colistier potentiel pour Kamala Harris.

"J'aime mes trois parents"

Cette dernière a aussi trouvé un soutien auprès de la mère biologique de ses deux beaux-enfants. "Depuis plus de 10 ans, depuis que Cole et Ella sont adolescents, Kamala est co-parent avec Doug et moi", a raconté Kerstin Emhoff sur CNN. "J'aime notre famille recomposée et je suis ravie qu'elle en fasse partie".

Âgée de 25 ans, Ella, qui surnomme Kamala Harris "Momala" a également défendu sa belle-mère sur Instagram: "Comment peut-on être 'sans enfant' quand on a des enfants tout mignons comme Cole et moi. J'aime mes trois parents".

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Pour Meghan McCain, fille du sénateur républicain et ancien candidat à la présidentielle John McCain, aujourd'hui décédé, les propos de J.D. Vance touchent des "femmes de tous bords, même mes amies les plus conservatrices qui soutiennent Trump".

Les droits reproductifs des femmes au centre de la campagne

La question des droits reproductifs des femmes s'annonce centrale pour cette campagne. Kamala Harris a promis à plusieurs reprises de "restaurer les libertés" des femmes sur l'avortement si elle est élue présidente en novembre. La Cour Suprême, à majorité conservatrice grâce à Donald Trump, a mis fin à la protection du droit à l'avortement au niveau fédéral en juin 2022. Par cette décision de juin 2022, la plus haute juridiction américaine a redonné aux États toute latitude pour légiférer dans ce domaine.

De son côté, J.D. Vance disait sur son site vouloir "mettre fin à l'avortement". "L'élimination de l'avortement vise avant tout à protéger l'enfant à naître, mais aussi à rendre notre société plus favorable à l'enfant et à la famille", assurait le candidat à la vice-présidence. Ce site a disparu en juillet et son adresse renvoie désormais à celui de Donald Trump, alors que le Parti républicain a adopté un programme avec une position sur l'avortement assouplie par rapport à 2020 et 2016. Le programme porté par Donald Trump et J.D. Vance s'oppose néanmoins à "l'avortement tardif", affirmant que les États doivent être "libres" de légiférer sur l'IVG.

Article original publié sur BFMTV.com