"Il faut tout, tout de suite": les violences contre les médecins encore en forte hausse cette année

Les derniers chiffres de l'Observatoire de la sécurité des médecins, publiés par le Conseil national de l’Ordre des médecins, ont été publiés ce mardi 8 octobre.

Chaque année, le total surpasse le précédent. Ce mardi 8 octobre, l'Observatoire de la sécurité des médecins a publié les chiffres des agressions de ces professionnels de santé. L'organisme affilié à l'Ordre des médecins a dénombré 1.581 déclarations de violences contre les médecins l’an dernier. Soit une augmentation de 27% en un an, après un questionnaire distribué aux professionnels.

Dr Mbock, médecin généraliste à Dénain (Nord), a témoigné de l'agression dont il a été victime il y a une semaine auprès de BFMTV. Un patient est rentré de force pendant une consultation et l'a chahuté, tout en proférant des menaces. L'agresseur s'énervait de ne pas avoir obtenu de rendez-vous pour un certificat médical. C'est la troisième agression du Dr Mbock, en 22 ans d'exercice, des accidents à chaque fois "un petit peu plus rapprochés".

"La situation va être de plus en plus tendue, parce qu'il y a de moins en moins de médecins et de plus en plus de demandes de consultations", témoigne le professionnel de santé. Une vision partagée par Allison Fiems, son assistante médicale:

"Il y a énormément de tensions depuis la crise Covid, depuis 2 ans. Il faut tout, tout de suite", souffle-t-elle.

Les données de l'Observatoire permettent d'établir un événement "type". Les principales victimes sont les médecins généralistes (64%), contre 36% de spécialistes, psychiatres et cardiologues en tête.

Les victimes sont en majorité des femmes (56%), agressées dans 58% des cas par le patient, et dans 18% des cas par un "accompagnant".

Les agressions verbales et les menaces représentent 73% des faits dénoncés, contre 7% pour les agressions physiques, les vols ou tentatives de vols et les actes de vandalisme, à parts égales. À noter que l'objet le plus volé est l'ordonnancier, ou les ordonnances.

Pour le Dr Jérôme Marty, le président de l'Union française pour une médecine libre (UFML), il y a urgence à agir pour résoudre cette situation qui s'aggrave. "Il faut faciliter d'abord la plainte, on sait que souvent les médecins n'osent pas porter plainte", réclame-t-il sur BFMTV.

"Et il faut une rapidité du jugement, on ne peut pas imaginer que des soignants soient fragilisés et attendent la sanction par rapport à leur agresseur", ajoute-t-il.

Article original publié sur BFMTV.com