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Faut-il rendre le port du casque obligatoire sur les pistes de ski?

La mort de l'acteur Gaspard Ulliel, mercredi, dans un accident de ski, relance le débat du port du casque à la montagne. Si ce dernier est fortement recommandé, il n'est pas obligatoire.

La mort de Gaspard Ulliel, lors d'une collision sur une piste de ski en Savoie, aurait-elle pu être évitée s'il s'était équipé d'un casque de protection? Le drame, en tout cas, relance ainsi un débat récurrent en montagne: faut-il changer la législation et rendre le casque obligatoire sur les pistes de ski, ce dernier étant pour le moment uniquement "recommandé"?

"La loi ne fixe aucune indication en matière du port du casque", rappelle sur BFMTV Jean-Marc Simon, directeur général du syndicat national des moniteurs de ski français. "Certaines organisations encadrant la pratique du ski cependant l'impose: c'est le cas pour les compétitions ou les écoles de ski."

L'usage du casque déjà répandu

Chaque année, la France dénombre entre 130.000 et 160.000 accidents traumatiques. Selon une étude, 35% des blessures à la tête pourraient cependant être évitées si les skieurs portaient un casque.

"Je crois qu’il faut le rendre obligatoire pour tout le monde sur les pistes", tranche dans une interview au Parisien Jean-Marc Peillex, maire de Saint-Gervais. "Vous ne vous posez pas la question quand vous faites du VTT de descente ou tout autre sport de vitesse."

L'usage du casque est cependant déjà largement répandu sur les pistes de ski. "Chaque jour, la majorité des clients, même des adultes, me demande un casque. Cela devient une partie de la panoplie du skieur", salue sur BFMTV Emmanuel Martinez, loueur de ski à Monts d'Olmes, dans les Pyrénées.

Une tendance que les chiffres confirment. Selon un rapport du système national d’observation de la sécurité en montagne (SNOSM), 73% des Français en porteraient un contre 37% en 2011. En revanche, l'étude montre aussi que plus on avance en âge, moins les individus en sont équipés. Si 97% des enfants en portent un, le chiffre descend à 62% pour les plus de 50 ans.

D'autres pays européens ont par ailleurs déjà décrété l'obligation du port du casque pour les mineurs. C'est le cas dans certaines provinces autrichiennes, en Italie ou encore en Espagne.

Le risque d'un sentiment de "surprotection"

Toutefois, le port du casque ne protège pas de tous les accidents. "Et il ne faut pas que cela provoque un sentiment d'invulnérabilité et entraîne des comportements dangereux", note Jean-Marc Simon.

"Avec 10 millions de pratiquants chaque année sur nos domaines, il est indispensable de contrôler sa vitesse et sa trajectoire et de respecter les autres", assène-t-il.

"On met beaucoup de panneaux appelant à ralentir ou avertissant d'un croisement de pistes mais j'ai l'impression que ce n'est pas assez regardé, ni suivi", déplore de son côté Philippe Roucaries, adjoint au chef des pistes de Mont d'Olmes. "Le skieur qui est au-dessus doit maîtriser sa vitesse afin que le skieur qui est dessous puisse passer sans se percuter", insiste-t-il.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Mort de Gaspard Ulliel: réactions de skieurs à La Rosière