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"Il faut passer des paroles aux actes": les syndicats de policiers attendent Darmanin au tournant

Gérald Darmanin le 7 juillet 2020 lors de son arrivée au ministère de l'Intérieur à Paris - Thomas SAMSON © 2019 AFP
Gérald Darmanin le 7 juillet 2020 lors de son arrivée au ministère de l'Intérieur à Paris - Thomas SAMSON © 2019 AFP

Baptême du feu pour Gérald Darmanin. Le nouveau locataire de la place Beauvau rencontrait ce mercredi après-midi les représentants des syndicats de policiers, dont les relations avec le précédent ministre Christophe Castaner avaient atteint un point de rupture.

Le 8 juin, ce dernier avait annoncé une "tolérance zéro" contre le racisme dans les rangs des forces de l'ordre, ainsi que l'abandon de la technique d'interpellation dite de la clef d'étranglement, ce qui avait suscité la bronca des policiers.

"Le ministre du quotidien des policiers"

"(Gérald Darmanin) a exprimé aux représentants syndicaux son soutien sans faille et toute la reconnaissance du gouvernement pour le beau métier de policier, ainsi que pour les personnels administratifs scientifiques et techniques qui viennent en soutien", a fait valoir le ministère de l'Intérieur dans un communiqué de presse.

"Le ministre a indiqué aux représentants qu'il leur proposerait sous 15 jours des rendez-vous en bilatérales pour approfondir les échanges", conclut le texte.

D'après ce communiqué, Gérald Darmanin a indiqué "qu'il sera le ministre du quotidien des policiers".

"Pas un ministre de grandes réformes "

"Il faut passer des paroles aux actes!", a exhorté dans la foulée l'UNSA-Police dans un tract. "Il s'est présenté comme un ministre qui ne serait pas un ministre de grandes réformes", a jugé Thierry Clair, secrétaire national du syndicat, auprès de l'AFP.

"On a parlé du policier du quotidien et des moyens qu'on doit lui accorder pour accomplir sa mission. Le ministre a abordé l'étape de l'urgence qui va être celle du quotidien du policier (...) et puis celle des grands chantiers et des grandes réflexions", a déclaré le secrétaire général du syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN-Unsa), David Le Bars, cité par l'AFP.

"Le nouveau ministre nous a dit qu'il nous soutiendrait, qu'il aurait un discours de fermeté et un soutien indéfectible, et, pour reprendre sa phrase, qu'il était le premier d'entre nous. Maintenant, ça reste des mots, la colère n'est pas passée, le malaise est toujours aussi grand et on lui a dit 'attention on vous attend au tournant'", a mis en garde Fabien Vanhemelryck, secrétaire général du syndicat Alliance Police nationale, sur notre antenne.

"Un discours franc"

"Le ministre est allé droit au but. On reçoit son message. Il ne se considère pas comme le premier flic de France. Il a dit 'Vous êtes des flics, je suis un politique, je suis là pour vous aider, pour vous soutenir', c'est tout à son honneur", a jugé le secrétaire général d'Unité-SGP-FO, Yves Lefebvre.

C'était "un discours franc, simple pour aller sur des choses concrètes, plutôt que des grands projets", a estimé Christophe Rouget, du syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI-CFDT).

"Le ministre n'a pas essayé de faire du flan. Il n'a rien promis mais s'est engagé à faire au mieux. Sans démagogie", a résumé Patrice Ribeiro, patron du syndicat Synergie-Officiers.

Mardi déjà, lors de la passation de pouvoir avec Christophe Castaner, Gérald Darmanin avait témoigné son "soutien total" aux forces de l'ordre et promis aux policiers d'être "le premier d'entre eux".

Jeudi matin, il assistera à la cérémonie d'hommage militaire à Mérignac (Gironde) en mémoire de la gendarme tuée par un chauffard samedi soir.

Article original publié sur BFMTV.com