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Faut-il, comme la Lituanie, se méfier des téléphones chinois ?

Les téléphones portables chinois sont-ils à éviter ? C'est en tout cas ce que pense la Lituanie : le ministère de la défense nationale déconseille leur utilisation. Une enquête menée par l'autorité de cybersécurité a révélé un transfert excessif de données vers des serveurs à l'étranger et la possibilité de filtrer à distance le contenu des navigateurs. Selon le ministère de la défense nationale, l'appareil Huawei P40 conduit par exemple les utilisateurs vers une boutique d'applications proposant des programmes potentiellement dangereux.

Le risque le plus important a été signalé avec le téléphone Mi 10T 5G de Xiaomi. Son navigateur a la capacité de détecter et de censurer quelque 450 termes concernant le Tibet, Taïwan ou la démocratie.

Le téléphone envoie également des données d'utilisation cryptées à un serveur situé à Singapour.

La Lituanie a récemment été impliquée dans une querelle de plus en plus profonde avec la Chine à propos de l'ouverture d'une mission diplomatique taïwanaise, la première dans l'UE sous son propre nom.

Pékin a pris la mesure inhabituelle de rappeler son ambassadeur et a forcé l'ambassadeur lituanien à partir. Les entreprises lituaniennes ont commencé à rencontrer de graves difficultés sur le marché chinois, mais Vilnius a reçu un soutien des États-Unis.

Auparavant, la Lituanie avait soutenu les manifestants pro-démocratie de Hong Kong et ses services de renseignement ont émis des avertissements publics concernant l'augmentation des activités malveillantes des acteurs chinois. Pourtant en Lituanie, en vertu des lois sur les marchés publics qui donnent la priorité au prix le plus bas, des équipements chinois sensibles ont été achetés par les organismes publics. Depuis 2020, quelque 200 institutions étatiques ont acheté près de 5 000 téléphones chinois jugés peu sûrs.