"Il faut garder la tête froide": Lecornu ne croit pas aux propos de Trump sur le Groenland et le Panama

Dans une interview au Journal du Dimanche, le ministre des Armées Sébastien Lecornu a été questionné sur les déclarations successives du président élu américain Donald Trump. Ce dernier a multiplié les volontés expansionnistes. Des propos difficilement crédibles selon le membre du gouvernement français.

Donald Trump pourrait-il véritablement annexer le Groenland ou prendre par la force le contrôle du canal de Panama? Les déclarations du président élu des États-Unis créent une forme de malaise, avant même son investiture officielle le 20 janvier prochain.

Pour Paris ces messages ne sont pas très crédibles, comme l'a expliqué le ministre des Armées Sébastien Lecornu en entretien au JDD, ce dimanche 12 janvier.

"Le président américain nous a habitués à ce type de déclarations, mais cela ne se traduit pas systématiquement en actes", assure le ministre. Il en veut pour exemple les promesses "de faire payer au Mexique le mur entre les deux pays", sans que cette idée ne se concrétise.

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Le membre du gouvernement cite également "la remise en cause de l'accord sur le nucléaire iranien" et "la question nucléaire avec la Corée du Nord", des dossiers déjà ouverts sous la première administration Trump. Sans grande avancée.

"Il faut garder la tête froide et analyser la rhétorique présidentielle de Donald Trump avec la bonne distance. Il faudra donc s'intéresser aux décisions plutôt qu'aux déclarations", juge le locataire de Balard.

Sébastien Lecornu se tient ainsi sur la même ligne que son homologue Jean-Noël Barrot, le ministre des Affaires étrangères, qui n'accorde pas non plus de crédit aux récentes sorties très commentées du milliardaire.

"Est-ce que je pense que les États-Unis envahiront le Groenland? La réponse est non. Sommes-nous entrés dans une époque qui voit le retour de la loi du plus fort? La réponse est oui", répondait le 8 janvier Jean-Noël Barrot sur France inter.

Reste que, pour Sébastien Lecornu, ce type de déclarations doivent tout de même mener la France et l'Europe à s'interroger sur leurs positions. "(Ces propos) ont le mérite d'obliger les Européens à se questionner sur notre réarmement et sur notre place au sein des alliances", estime-t-il.

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Sur le plan stratégique, il assure toutefois que Paris "dispose d'un atout" dans ses relations avec Washington, le fait qu'Emmanuel Macron ait "déjà travaillé par le passé avec Donald Trump".

Article original publié sur BFMTV.com