Fausse route. L’Indonésie brade son droit pour attirer les investisseurs

Dans toute l’Indonésie, des manifestations ont lieu pour dénoncer la nouvelle loi sur la création d’emplois. Élaboré dans le but d’attirer les investisseurs, ce texte sacrifie l’environnement et les droits des travailleurs. Et c’est contre-productif, dénonce Koran Tempo, car désormais les entreprises internationales demandent des garanties en matières sociale et environnementale.

C’est à toute vitesse que le Parlement indonésien a adopté le 5 octobre une loi dite “express” sur la réglementation du travail, car il s’agissait d’anticiper les manifestations syndicales organisées du 6 au 8 octobre dans 150 lieux du pays. Ce texte, qui vise officiellement à attirer les investisseurs étrangers, brade à la fois la protection de l’environnement et les droits des travailleurs, comme le dénonce Koran Tempo, à sa une ce 7 octobre. L’illustration représente un jeu de baby-foot alignant des travailleurs et ouvriers tels les pions de la nouvelle loi.

“Depuis le début, la voix des citoyens n’a pas été entendue, écrit le journal. Malgré les très nombreuses contestations, le gouvernement et le Parlement ont fermé les yeux et les oreilles. Pis : à l’approche du vote, ils changeaient constamment de lieu de réunion, passant d’un hôtel à un autre pour esquiver les mouvements d’opposition.

Les investisseurs veulent des garanties

Le texte prévoit notamment une diminution de la durée des congés payés, un allongement de la semaine de travail de cinq à six jours, l’annulation de tout droit de recours des employés en cas de licenciement abusif, le passage du nombre d’heures supplémentaires autorisées de 14 à 18 heures par semaine, ou encore le retrait de l’autorité de la protection et de la gestion de l’environnement aux régions pour la confier au gouvernement central.

Mais surtout, estime le magazine, cette loi est en réalité “un mauvais signal pour certains investisseurs mondiaux”. Car comme l’explique un expert de l’Institut pour le développement de l’économie et des finances, Bhima Yudhistira Adhinegara, qui la juge totalement contre-productive :

Les investisseurs des pays développés réclament

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