Publicité

Faurecia veut doubler ses ventes dans la dépollution d'ici 2030

par Gilles Guillaume

PARIS (Reuters) - Faurecia a annoncé mardi que le durcissement des normes antipollution pour l'automobile et la multiplication des types de motorisation devraient lui permettre de plus que doubler les ventes de son activité "mobilité propre", à plus de dix milliards d'euros à l'horizon 2030.

La division, nommée autrefois "contrôle des émissions", a réalisé l'an dernier des ventes "à valeur ajoutée" - hors composants qu'elle achète elle-même à des tiers - stables à 4,2 milliards d'euros.

La marge de la branche devrait atteindre 15% en 2030, contre 9,4% en 2016, a ajouté Faurecia à l'occasion d'une journée investisseurs à Londres. Sur la période 2016-2030, ces prévisions correspondent à une croissance annuelle moyenne d'au moins 7% pour les ventes et de 11% pour la marge.

"Alors que dans le monde entier la réglementation en matière d'émissions de CO2 et de NOx se durcit, le marché de la mobilité durable devrait enregistrer d'ici 2030 une croissance des ventes hors monolithes d’environ 25 milliards d'euros", a déclaré Patrick Koller, directeur général de Faurecia, cité dans un communiqué.

"Faurecia, leader sur ce marché, bénéficie d'un solide portefeuille de technologies et d'innovations permettant d'augmenter le contenu par véhicule."

L'équipementier, dont PSA détient encore 46,34% du capital selon des données Thomson Reuters, a vendu l'an dernier son activité de pare-chocs à Plastic Omnium pour se recentrer sur les sièges, les intérieurs et le contrôle des émissions, branche rebaptisée "mobilité propre" pour ne pas la cantonner aux seuls pots d'échappement, filtres et systèmes de traitement.

Faurecia travaille en effet aussi sur l'allègement des véhicules et la récupération d'énergie. Pour ne pas se limiter à la dépollution des moteurs à essence et diesel, il prépare également des packs de batteries en composite pour les véhicules électriques et des réservoirs d'hydrogène pour la technologie de pile à combustible, avec pour cette dernière un premier véhicule embarquant un système Faurecia dès 2019.

Dans l'électrique, qui devrait peser selon lui 11% du marché des véhicules d'ici 2030, le groupe attend à cet horizon un chiffre d'affaires de 800 millions d'euros et vise une part de marché de l'ordre de 20%.

OBJECTIFS 2017 ET 2018 CONFIRMÉS

Faurecia, qui a également confirmé ses objectifs 2017 - une hausse de 6% de ses ventes à taux de change constants, une marge opérationnelle comprise entre 6,4% et 6,8% et un bénéfice net par action de quatre euros - et 2018 - ventes en hausse de 6%, marge de 7% et BPA de 5 euros - compte aussi sur le potentiel du marché de la dépollution des véhicules commerciaux, où il était jusqu'ici peu présent.

Il veut porter sa part de marché de 12% à 27% sur ce segment et atteindre un chiffre d'affaires de 1,5 milliard d'euros pour les fourgons et les camions en 2030, grâce notamment à la demande chinoise et indienne.

Il attend également 700 millions d'euros de chiffre d'affaires sur le marché de la réduction des oxydes d'azote (NOx) pour les moteurs à très haute puissance et pour les applications industrielles, appelées à tomber à leur tour sous le coup de la réglementation.

Au total, les ventes hors monolithes de la division pourraient ainsi atteindre 10,7 milliards d'euros en 2030, a ajouté le groupe dans une présentation.

Faurecia a souffert l'an dernier en Bourse d'une image d'équipementier plus cyclique que certains de ses concurrents, et plus exposé au diesel, une technologie qui fait l'objet de polémiques récurrentes et d'un désintérêt des consommateurs. Il veut casser cette image en multipliant ses technologies de dépollution - EGR basse pression pour l'essence par exemple - et en investissant dans le bien-être à bord, à travers son expertise dans les sièges, ou dans le cockpit connecté.

Depuis le début de l'année, le titre a repris près de 23%.

Vers 11h50, il abandonne 3,03% à 45,215 euros, affecté comme l'ensemble des équipementiers automobiles par l'avertissement de l'allemand Schaeffler sur ses résultats.

(Edité par Jean-Michel Bélot)