Fashion week : le défilé Louis Vuitton perturbé par des militants écologistes

Objectif de l'action, dénoncer l’impact de l’industrie de la mode sur le changement climatique et réclamer une réduction des niveaux de production du secteur.

Coup d'éclat lors du défilé Louis Vuitton lors de la Fashion week à Paris. Des militants écologistes d'Extinction Rebellion, des Amis de la Terre et de Youth For Climate sont montés sur le podium mardi soir en brandissant des messages pour dénoncer l’impact de l’industrie de la mode sur le changement climatique : "Climate is a Fashion Fictim", "No Fashion on a dead planet", peut-on lire sur les affiches brandies lors du défilé. Deux des cinq militants ont été placés en garde à vue, puis relâchés mercredi matin.

En parallèle, une mobilisation s'est également déroulée à l'extérieur du défilé dans la cour du Louvre, où une dizaine de militants ont organisé un contre-défilé. Une poignée de mannequins portant des masques à gaz ont défilé dans une fumée noire, symbolisant les méga-incendies qui se multiplient du fait du changement climatique, accompagnés du message : "Notre planète brûle : la mode regarde ailleurs".

"42 vêtements par habitant vendus en France"

Objectif des manifestants, pointer du doigt le poids de la mode dans le réchauffement climatique. L'industrie de la mode représente jusqu’à 8,5% des émissions de gaz à effet de serre mondiales, et plus de 30 millions de tonnes de CO2 importées en France chaque année, selon plusieurs rapports.

"L'an dernier, 2,88 milliards de vêtements, soit 42 vêtements par habitant, ont été vendus en France. Cette surproduction est incompatible avec les limites planétaires. Si l'industrie de la mode ne baisse pas rapidement sa production, les émissions de gaz à effet de serre vont continuer à augmenter dans les prochaines années !", alerte Alma Dufour, porte-parole des Amis de la Terre.

"Le gouvernement fait des promesses mais n'agit pas"

Parmi tous les défilés organisés lors de la fashion week, c'est celui de Louis Vuitton qui a été ciblé par les manifestants. "Louis Vuitton fait partie du plus grand groupe de mode et de luxe français, LVMH, qui a un rôle moteur dans la création de tendances, de l'envie de consommer. Le propriétaire de LVMH, Bernard Arnault a des collusions avec Emmanuel Macron dont il empêche l'action sur le secteur textile. À travers cette action, l'idée était aussi de toucher le gouvernement, qui a fait des promesses sur l'industrie textile au G7 mais n'agit pas", regrette la porte-parole des Amis de la Terre.

Une banderole "LVMH Macron : complices dans l’inaction" a également été déployée durant le défilé, pour dénoncer l'inaction du gouvernement dans la lutte contre le réchauffement climatique. Une Fashion week où certaines marques ont mis en avant leur démarche éco responsable. France Info rapporte que la collection de Marine Serre est faite "à 90%" à partir de matériaux recyclés, achetés en stocks non utilisés ou régénérés, contre 40% il y a quatre ans. De son côté, la créatrice de Chloé dit utiliser 58% de matériaux à faible impact environnemental tandis que 95,2% des tissus de la collection Balenciaga "sont certifiés durables", comme le cuir végétal fabriqué à partir de fibres dérivées de cactus et de biopolymères, poursuit France Info.

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