Affaire Christelle Blétry : une affaire criminelle élucidée 17 ans après les faits

Affaire Christelle Blétry : une affaire criminelle élucidée 17 ans après les faits

Ce dimanche soir, l’émission culte Faites entrer l’accusé fait son grand retour sur RMC Story avec une émission consacrée à l’affaire Christelle Blétry, une jeune femme de 20 ans assassinée en Saône-et-Loire en 1996. Retour sur cette affaire.

Le 28 décembre 1996, Christelle Blétry, une jeune femme de 20 ans est retrouvée morte à Blanzy, en Saône-et-Loire. Son corps lardé de 123 coups de couteaux est découvert face contre terre en contrebas d’un chemin forestier. Pendant près de 18 ans, les enquêteurs interrogent plusieurs dizaines de suspects en vain, jusqu’à ce 9 septembre 2014, lorsque Pascal Jardin est interpellé à son domicile puis placé en garde à vue, où il avoue avoir tué Christelle.

Juste avant son assassinat, le vendredi 27 décembre 1996 au soir, Christelle passe la soirée avec 4 amis et décide de rentrer chez elle peu après minuit. Mais le lendemain matin, la sœur de Christelle et sa mère Marie-Rose s’aperçoivent que la jeune femme n’est pas rentrée de la nuit, une situation inhabituelle qui les pousse à appeler ses amis en quête d’une réponse.

Un facteur découvre le corps

Vers midi, Marie-Rose décide donc de se rendre au commissariat pour signaler sa disparition et c’est à ce moment-là, alors qu’il effectue sa tournée, qu’un facteur découvre un corps inanimé marqué par de multiples coups d’arme blanche. Les pompiers et policiers arrivent quelques minutes plus tard et constatent le décès de la jeune femme et relève les dizaines coups de couteau à travers son blouson. L’autopsie réalisée quelques jours plus tard confirmera les 123 coups de couteau.

Les policiers débutent alors leur enquête par les proches de Christelle, en interrogeant les amis chez qui elle avait passé la soirée, des anciens camarades de classe du lycée, des proches de la famille ou encore des collègues de stage. Le premier suspect est un ex-petit ami de la jeune fille, qui selon ses amis, l’aurait déjà menacée avec un couteau. Ce dernier est finalement rapidement relâché pour avoir prouvé qu’il n’était pas dans les parages ce soir-là. Jusqu’à 2010, pas moins de 27 personnes sont suspectées et placées en garde à vue mais, faute de charge, toutes les pistes sont abandonnées. Bien que vite écartée, la piste Michel Fourniret a même été étudiée en 2004.

Rebondissement en 2014

Au mois de septembre 2014, grâce à de l’ADN retrouvé sur les vêtements de la victime assassinée 18 ans plus tôt, les enquêteurs parviennent à retrouver la trace de Pascal Jardin. Ces résultats ADN mettent également en évidence le viol de la femme de 20 ans.

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Le profil de cet homme, alors âgé de 55 ans, figurait dans le fichier Fnaeg (Fichier national des empreintes génétiques) depuis 2004, année au cours de laquelle il avait écopé de deux ans de prison pour une tentative d’agression sexuelle avec un couteau sur une femme de 23 ans. C’est grâce “à l’évolution des techniques d’identification par l’ADN” que l’homme a pu être retrouvé déclarait au Monde M. Rode, le procureur de Chalon-sur-Saône de l’époque. Pascal Jardin est alors interpellé à son domicile dans les Landes le 9 septembre 2014 et avoue le 10 septembre en garde à vue avoir tué la jeune femme.

Il avoue, puis change de version

Il raconte avoir croisé la jeune femme seule dans la rue cette nuit-là et lui a proposé de la raccompagner chez elle. Une fois dans la voiture, il la force à se déshabiller et à avoir un rapport sexuel. Alors que la jeune femme parvient à s’échapper du véhicule, Pascal Jardin, pris de panique, la rattrape et lui assène 123 coups de couteau.

Mais quelques semaines plus tard, le meurtrier présumé revient sur ses propos et déclare que ses précédents aveux étaient liés à des pressions policières. Selon lui, il aurait eu un rapport sexuel consenti avec Christelle après que celle-ci s’était déshabillée en raison de la chaleur dans le véhicule. Il trouvait que la jeune fille avait l’air en détresse et il voulait lui “venir en aide”. À cette version, il ajoute n’avoir pas voulu contacter les autorités lors de l’annonce du décès de la jeune fille dès le lendemain du meurtre, de peur de la réaction de sa femme.

Pas convaincue par les différentes versions de Pascal Jardin, la cour d’assises de Saône-et-Loire le reconnait coupable du viol et du meurtre de Christelle Blétry et le condamne à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de vingt ans de sûreté.

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