Fait rarissime au Kosovo: des albanophones ont défendu des membres de la minorité serbe

C'est un fait rarissime. De nombreuses voix de la société civile albanophone du Kosovo se sont élevées pour défendre des membres de la minorité serbe, selon eux injustement arrêtés par la police du Kosovo. Les faits se sont déroulés après le déplacement sur le terrain du Premier ministre, Albin Kurti, un politicien particulièrement critiqué par la communauté serbe.

Avec notre correspondant dans les Balkans, Laurent Rouy

« Il a été arrêté, parce qu'il est Serbe. » Cette réaction a fait suite à la brève arrestation d'Aleksandre Arsenijevic, un politicien du Kosovo. Il avait sifflé, mardi 10 septembre, le Premier ministre Albin Kurti, alors en déplacement. Mais cette réaction ne vient pas de Belgrade. Elle a été formulée par Dardan Molicaj, un politicien albanophone.

Coup de tonnerre

Dans un pays marqué par les divisions ethniques, le fait qu'une voix albanaise défende un Serbe est un coup de tonnerre. Dardan Molicaj n'est pas le seul. Ljuizim Peci, un ancien diplomate, parle d'une « action honteuse de la police ». Ismet Kreziju, de l'Institut démocratique du Kosovo, parle, lui, « d'atteinte à la liberté d'expression ».

Troisième arrestation

Nouveau venu de la politique serbe du Kosovo, Arsenijevic en est à sa troisième arrestation, toujours pour avoir critiqué le Premier ministre. Mais que la société civile albanophone prenne la défense d'un Serbe est une nouveauté. Au pouvoir depuis trois ans, Kurti mène envers les Serbes une politique particulièrement ferme, de plus en plus critiquée par la communauté internationale.


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