“Fait maison”, la bonne idée des Français pour bien manger au restaurant
La restauration française est considérée par ses admirateurs du monde entier comme un antidote à la malbouffe industrialisée du XXIe siècle. La plus modeste brasserie ou le plus humble bistro n’a pas à rougir de son menu, qui, en dépit de son choix limité, se compose de plats préparés sur place à partir d’ingrédients frais. Sauf que cette réputation d’intégrité culinaire est aujourd’hui menacée par les plats préparés clandestins. Vous avez probablement déjà dégusté – à votre insu – ce genre d’assiette passée au micro-onde et chèrement facturée.
Le soupçon naît souvent de la rapidité à laquelle votre ratatouille, votre cassoulet ou votre coq au vin se matérialise sur la table – bien trop vite pour être le fruit d’un chef même diligent. Le plat peut être fumant ou sembler desséché et réchauffé. Rien d’insupportable, mais certainement rien de génial non plus. La déception est aussi amère que la note est salée, sans toutefois que la situation justifie de se plaindre au serveur. Résultat, on se sent floué.
Mais d’où provient donc cette pâtée pour chien ? D’un entrepôt de déstockage probablement, utilisé par les plus cyniques des représentants de la restauration française. Achetée en gros à prix cassé et revendue avec un brin de persil à prix exorbitant.
Heureusement, le gouvernement français veille et lutte contre ces escroqueries. En 2025, les restaurants seront dans l’obligation d’indiquer si leurs plats ont été préparés ailleurs et réchauffés. De quoi sérieusement entacher la réputation des restaurants français : selon l’Association française des maîtres restaurateurs, seuls 4 % des 175 000 établissements français cuisinent tout leur menu sur place.
La bureaucratie française a de quoi rendre fou, mais il s’agit en l’occurrence d’une bonne nouvelle. Le fast-food a sa place dans la rue, pas à la table des restaurants. Les clients paient pour la fraîcheur des produits, l’élégance et l’originalité des plats, pas pour du réchauffé sous plastique. Il faudrait obliger les restaurants britanniques à faire de même. C’est la recette d’une bonne restauration.
[...] Lire la suite sur Courrier international