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"Je faisais simplement mon travail": l'infirmier agressé pour un contrôle de pass sanitaire témoigne

Alexander Hagenauer-Letang se dit aujourd'hui marqué psychologiquement par l'agression subie. - BFMTV
Alexander Hagenauer-Letang se dit aujourd'hui marqué psychologiquement par l'agression subie. - BFMTV

Aujourd'hui, il affirme que c'est surtout les blessures psychologiques qui restent. Il y a près de deux semaines, Alexandre Hagenauer-Letang, infirmier, a été frappé par un ambulancier alors qu'il lui demandait son pass sanitaire pour l'autoriser à entrer dans le centre de soins de Muret, près de Toulouse. Encore choqué, l'agent hospitalier d'une trentaine d'années ne comprend toujours pas comment la scène a pu se produire.

"Je suis marqué de voir qu'aujourd'hui on peut agresser gratuitement une personne dans le milieu médical, ou ailleurs d'ailleurs, peu importe. Alors que je faisais simplement mon travail, je lui ai simplement dit que ce n'était pas possible de rentrer parce qu'il n'avait pas son schéma vaccinal complet, donc je l'ai invité à sortir", raconte-t-il au micro de BFMTV ce vendredi.

Un autre ambulancier prend alors le relais et tout semble rentrer dans l'ordre à l'entrée du centre de soins. Mais le premier décide de revenir à la charge vers Alexandre pour l'agresser verbalement, et réclamer de voir un responsable:

"J'ai dû me mettre en travers du passage car il voulait monter dans les bureaux. Qu'est-ce qu'il se serait passé s'il était monté dans les bureaux? Je ne sais pas. Ce que je sais, c'est que j'ai reçu un violent coup dans le thorax, qui m'a valu deux côtes fracturées", déplore Alexandre.

"J'appréhende de reprendre le travail"

Résultat: cinq jours d'ITT, et un traumatisme pour l'infirmier. Par le passé, Alexandre dit avoir pu rencontrer une certaine animosité de la part d'autres ambulanciers, las de devoir montrer patte blanche à l'entrée du centre de soins alors qu'ils doivent travailler dans l'urgence. Mais il ne pensait pas que l'escalade irait jusqu'aux coups:

"Est-ce que j'appréhende de reprendre le travail? Oui, j'appréhende de recroiser cette personne", assure-t-il. "Il est toujours en fonction, s'occupe toujours de personnes vulnérables et il est toujours au contact de personnels soignants. Et j'ai été surpris d'apprendre que rien n'avait été fait à mon suje. L'ARS n'était même pas au courant, c'est moi qui ai fait le signalement hier".

Dès le soir même, Alexandre avait déposé plainte. Convoqué en garde à vue, l'ambulancier en question reconnaît les faits, et est convoqué devant le tribunal judiciaire de Toulouse le 3 novembre pour une Comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC).

S'il accepte les faits, la peine pourrait aller jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende pour "violences sur un professionnel de santé suivie d'incapacité n'excédant pas 8 jours".

Article original publié sur BFMTV.com