Pour faire des économies, Michel Barnier n’a pas que les frais des ex-Premiers ministres dans le viseur
POLITIQUE - Officiers de sécurité, voitures, chauffeurs… Pour assurer leur protection, les anciens Premiers ministres et ministres de l’Intérieur français bénéficient d’un important dispositif, souvent maintenu sans limite de temps et intégralement pris en charge par l’État. Une dépense que Michel Barnier souhaite réduire, alors que l’heure est désormais aux économies.
Le Premier ministre a demandé au ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau de réévaluer ces dispositifs, a indiqué ce dimanche 1er décembre Le Parisien. « C’est un chantier qu’on a lancé », a confirmé au HuffPost le cabinet du ministre de l’Intérieur, tout précisant que « les solutions pour alléger la charge du service ne sont pas encore arrêtées ». La protection d’actuels ministres délégués ou secrétaires d’État, peu exposés, pourrait aussi être revue pour faire des économies.
Concrètement, chaque ancien ministre est noté de T1 à T4 en fonction des risques qui pèsent sur lui. Cela permet de déterminer quel niveau de protection doit lui être accordé par la Sous-direction de la protection des personnes (SDLP). Le niveau T1 correspond à la menace la plus forte. À l’inverse, les personnalités concernées par le niveau T4 font l’objet de « menaces aléatoires », ou ne sont pas ou plus exposées. C’est justement sur ce dernier niveau, qui concerne notamment des anciens ministres de l’Intérieur, que Beauvau pourrait restreindre ses dépenses.
« Si Michel Barnier pense que je n’ai pas de problèmes de sécurité… »
« Je ne suis pas sûre effectivement qu’un certain nombre d’anciens Premiers ministres aient encore des menaces qui pèsent sur eux », a réagi ce dimanche Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, lors d’une interview sur Radio J. « Il faut regarder en fonction des menaces qui peuvent peser sur ces anciens Premiers ministres. (…) Réévaluons la sécurité des uns et des autres et ne traitons pas ça de manière purement budgétaire mais simplement de manière sécuritaire », a-t-elle ajouté.
« Si Michel Barnier pense que je n’ai pas de problème de sécurité, peut-être… », a réagi de son côté l’ex-première ministre Élisabeth Borne, invitée dans l’émission Dimanche en politique sur France 3. « J’ai porté des réformes qui n’étaient pas toutes populaires, donc je pense qu’une protection et une sécurité, ça me paraît adapté », a-t-elle précisé.
🗣️| L'Invitée
"Si Michel #Barnier pense que je n'ai pas de problème de sécurité ... " réagit @Elisabeth_Borne aux propos du Premier ministre qui envisage de demander à ses prédécesseurs de revoir à la baisse la prise en charge de certains frais par l'état. #Dimpol… pic.twitter.com/WQwgsWMggm— DimancheEnPolitique (@DimPolitique) December 1, 2024
Cette décision de réduire les dépenses de sécurité des anciens ministres s’inscrit dans le cadre de l’objectif plus large de Michel Barnier de réaliser 40 milliards d’euros d’économies. L’ensemble des avantages accordés aux anciens Premiers ministres ont déjà fait l’objet d’un examen minutieux. En 2023, ces frais ont représenté un coût de 1,42 million d’euros pour l’État, pour 11 anciens chefs du gouvernement.
À voir également sur Le HuffPost :
Sur le budget, Antoine Armand tacle le RN qui « annonce d’autres lignes rouges au fur et à mesure »