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La faim frappe les populations tribales du Bengale

Le spectre de la famine est-il en train de resurgir en Inde ? Le quotidien The Hindu a publié en avant-première, lundi 7 janvier, les résultats d’une étude réalisée par le Pratichi Institute, de l’économiste et philosophe Amartya Sen, lauréat du prix Nobel d’économie en 1998, étude selon laquelle des populations tribales de l’État du Bengale-Occidental ont fait face, en 2018, à un grave problème d’accès à la nourriture, “à différents degrés”. Des recherches ont été menées auprès d’un millier de foyers appartenant à des minorités, et il s’est avéré que “31 % d’entre eux” ne mangeaient pas à leur faim.

Cette région du sous-continent, dont Calcutta est la capitale, compte “environ 5 millions d’individus appartenant à des tribus” et dans de nombreux districts, ces derniers vivent “très en deçà de la moyenne en matière de développement humain”. Cette information vient démentir les affirmations du gouvernement régional, dirigé par la charismatique Mamata Banerjee, selon lequel la famine n’était pas en cause dans la mort, au mois de novembre dernier, de 7 personnes relevant de populations tribales en l’espace de quinze jours.

L’an passé, souligne l’étude, “certains ménages ont été confrontés à une faim aiguë seulement quelques mois plus tôt, entre août et octobre”, et dans de nombreux cas les personnes ne prenaient “qu’un demi-repas deux fois par jour”. Parfois, les adultes ne mangeaient même “qu’une fois par jour”. La plupart des familles interrogées rencontraient beaucoup de difficultés “à se procurer des protéines animales ou des légumineuses”, ce qui augmente le taux de mortalité au sein de communautés frappées, plus que les autres franges de la population, par l’alcoolisme et qui sont davantage victimes “de la fragilité du système de santé publique”.

Parmi les raisons invoquées par l’étude pour expliquer cette situation dramatique : la dégradation de l’environnement, et notamment des forêts, qui “réduit la disponibilité d’éléments nutritifs naturels”. Au Bengale-Occidental, les populations tribales meurent en moyenne “à 58 ans”, alors que l’espérance de vie dans la région s’établit à 70 ans.

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