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Faible mobilisation, quelques heurts à Paris: ce qu'il faut retenir de la rentrée des gilets jaunes

Manifestation de
Manifestation de

Jérôme Rodrigues appelait ses camarades à se mobiliser pour "faire entendre à ce gouvernement l’ensemble du mal-être des familles en France". Force est de constater que son appel n'a pas été pleinement entendu. Pour leur manifestation de rentrée après une longue pause, les gilets jaunes n'ont pas réussi, en pleine épidémie de coronavirus, à mobiliser massivement ce samedi. Les cortèges ont été émaillés de heurts, notamment à Paris. Au total, environ 8500 manifestants, dont 2500 à Paris ont été comptabilisés par le ministère de l'Intérieur, a affirmé Gérald Darmanin en début de soirée.

• Paris: une mobilisation marquée par des heurts

Dans le nord-ouest de la capitale, proche de la place Wagram, l'un des lieux de rassemblement, des affrontements ont éclaté tout au long de l'après-midi entre manifestants et forces de l'ordre. Des poubelles ont été incendiées, le mobilier urbain renversé et une voiture a été brûlée.

Les forces de l'ordre ont tiré des grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants sortis du parcours autorisé par la préfecture. A 20 heures, "environ 300 personnes ont été interpellées", a annoncé Gérald Darmanin lors d'une rapide prise de parole devant la presse. 90 verbalisations ont par ailleurs été rapportées par la préfecture de Police. Le ministère de l'Intérieur a fait état de 165 personnes en garde à vue.

"Le mouvement est mort, je le dis clairement, mais on est là car rien à perdre. C'est un peu un baroud d'honneur", a confié Michael, gilet jaune parisien de 43 ans.

Dans les rangs clairsemés, reviennent dans les conversations, la déception de la faible participation du jour et l'évocation nostalgique des souvenirs des grandes manifestations passées.

• Bigard chahuté par des gilets jaunes

Partis dans le calme depuis la place de la Bourse, certains manifestants - quelques centaines - ont ensuite rallié la porte de Champerret. C'est ce cortège que Jean-Marie Bigard a tenté de rallier autour de 10 heures avant de devoir fuir sous les huées. Ce soutien médiatique des gilets jaunes s'est désolidarisé cette semaine d'une des figures du mouvement, Jérôme Rodrigues, qui avait assimilé les policiers à "une bande de nazis".

Chahuté, insulté, l'humoriste s'est réfugié un moment dans un restaurant de la place expliquant qu'il s'agissait d'une "mauvaise interprétation". "Pendant un moment, les gens ont cru que je les lâchais ce qui est faux, c'est tout", a-t-il expliqué à la presse.

• En région, des rassemblements non déclarés

Dans le centre de Toulouse, plusieurs centaines de gilets jaunes étaient au rendez-vous malgré l'interdiction de manifester pour raison sanitaire. Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène, tout comme, à Lyon où la manifestation était aussi interdite.

Sur le vieux-port de Marseille, un rassemblement non déclaré au préalable en préfecture a eu lieu en début d'après-midi. Sur les pancartes, on pouvait lire des slogans appelant à la démission du gouvernement, mais également en faveur d'une amélioration du pouvoir d'achat. De nombreux messages anti-masques et anti-vaccins ont par ailleurs été proclamés.

À Colmar, entre 100 et 150 gilets jaunes ont posé à l'aide d'une échelle un grand masque jaune sur le visage de la Statue de la liberté, une réplique installée sur un rond-point à l'entrée de la ville.

Article original publié sur BFMTV.com