Faezeh Hachemi : « Pourquoi je ne voterai pas à la présidentielle en Iran »

La militante iranienne Faezeh Hachemi, en février 2016.
La militante iranienne Faezeh Hachemi, en février 2016.

Sa liberté de ton est surprenante, qui plus est pour une femme vivant en République islamique d'Iran. Mais si cette militante du droit des femmes n'a passé en tout et pour tout que six mois de sa vie dans les geôles iraniennes, elle le doit peut-être à son statut. Fille de l'ancien président Ali Akbar Hachemi Rafsandjani (1989-1997), décédé en janvier 2017, Faezeh Hachemi a déjà servi au sein du pouvoir qu'elle décrie aujourd'hui. Députée de la circonscription de Téhéran de 1996 à 2000, cette partisane du mouvement réformateur en Iran (par opposition aux conservateurs) est ensuite tombée en disgrâce auprès du régime, qui n'a pas hésité à la condamner en 2011 pour « propagande contre le système ». Elle avait eu pour « tort » de participer aux manifestations qui ont suivi la réélection contestée de l'ultraconservateur Mahmoud Ahmadinejad à la présidence.

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Dix ans plus tard, la militante de 58 ans ne se berce plus d'illusions sur l'alternance entre conservateurs et réformateurs. Les deux mandats successifs du président « modéré » Hassan Rohani (2013-2021) n'ont pas permis d'avancée sur le plan des libertés individuelles, notamment en raison des embûches semées par les « durs » qui contrôlent les services de sécurité et la justice. L'économie du pays a été anéantie par le retour des sanctions américaines suite au retrait unilatéral des États-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien en mai 2018. À [...] Lire la suite