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Facebook accusé de bafouer le droit à la vie privée en Belgique

La Commission belge de la protection de la vie privée estime que Facebook bafoue les lois européennes protégeant la vie privée en suivant l'activité des internautes sans leur consentement et en éludant les questions des autorités nationales. /Photo prise le 13 mai 2015/ REUTERS/Dado Ruvic

par Julia Fioretti

BRUXELLES (Reuters) - Facebook bafoue les lois européennes protégeant la vie privée en suivant l'activité des internautes sans leur consentement et en éludant les questions des autorités nationales, a dit vendredi la Commission belge de la protection de la vie privée (CPVP).

Cette autorité, qui travaille en collaboration avec ses homologues allemande, néerlandaise, française et espagnole, recommande aux internautes d'installer des logiciels leur permettant de contrecarrer le système de traçage de Facebook, qu'ils aient un compte sur le réseau social ou pas.

"Facebook bafoue les législations européennes et belges en matière de vie privée, et ce à différents niveaux", dit-elle.

La CPVP, qui a passé au crible les changements intervenus dans la politique de protection des données privées de Facebook en janvier, observe que le réseau social refuse de reconnaître la compétence juridique de la Belgique et d'autres pays de l'Union européenne en insistant sur le fait que, son siège européen étant basé en Irlande, il n'est gouverné que par le droit irlandais.

L'autorité belge observe en outre que les résultats d'une étude réalisée par un groupe de chercheurs sur les conditions d'utilisation de Facebook sont "déconcertants".

"Facebook est déjà réglementé en Europe et respecte la droit européen de la protection des données et de ce fait, le bien-fondé de l'initiative de la CPVP est flou", a dit une porte-parole de Facebook.

Certains pays de l'Union européenne critiquent la manière dont l'Irlande agit avec les multinationales qu'elle veut attirer sur son sol, la jugeant peu regardante tant en matière de protection des données que de fiscalité.

Comme d'autres acteurs du secteur, Facebook est dans le collimateur des autorités européennes, qui s'interrogent sur la manière dont les géants d'internet utilisent les données qu'ils collectent.

Le réseau social place des "cookies" de traçage sur ses pages et peut ainsi suivre l'activité en ligne d'un grand nombre d'internautes même s'ils ne sont pas inscrits sur son site. Facebook a dit plus tard qu'il s'agissait d'un "bug" qu'il s'appliquait à corriger.

Google a dû revoir ses conditions d'utilisation à la suite des enquêtes menées par plusieurs autorités européennes. Le géant d'internet a ainsi regroupé ses deux divisions européennes pour mieux s'adapter au durcissement du contexte réglementaire sur le continent.

Les ministres de l'Union européenne se sont accordés en mars pour augmenter les pouvoirs d'une autorité unique chargée de faire appliquer les nouvelles règles communes sur la protection des données.

(Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Angrand)