La face sombre de Telegram

Est-ce annonciateur de “la fin d’une époque”, comme l’a écrit le Washington Post ? Un avertissement aux patrons de la tech ? Une atteinte à la liberté d’expression comme n’a cessé de le dénoncer Elon Musk, propriétaire du réseau social X ? Ou simplement la conséquence logique d’un manque de transparence, comme le suggère le Financial Times en ouverture de notre dossier ?

L’arrestation en France de Pavel Dourov, le PDG de la plateforme Telegram, samedi 24 août, à son arrivée à Paris, puis sa mise en examen quelques jours plus tard ont suscité de très nombreuses réactions dans la presse étrangère. Dès lors, il nous paraissait important d’y consacrer notre couverture pour comprendre ce qui est vraiment en jeu.

Que représente Telegram ? Comment cette plateforme de messagerie promettant la sécurité et la liberté des échanges est-elle devenue l’épicentre d’activités extrémistes, pédocriminelles et mafieuses ? Pourquoi les Russes s’émeuvent-il du sort de cet exilé ? Est-ce le début de la fin de la confidentialité des échanges ?

Ce qui est sûr, c’est que pour le “Zuckerberg russe”, comme Pavel Dourov a parfois été surnommé, le vent semble tourner, et qu’il en est largement responsable. Ce qu’on lui reproche principalement ? Le refus de communiquer aux gouvernements qui en font la demande les données relatives aux activités de sa plateforme et l’absence de modération.

Dans l’un de ses très rares entretiens, accordé au Financial Times en début d’année, Pavel Dourov présentait Telegram comme “l’une des dernières plateformes libres où les gens peuvent s’exprimer”. Sans s’inquiéter des dérives, nombreuses, dans l’utilisation de la messagerie ni du mouvement global de réglementation à l’œuvre. C’est cet aveuglement qu’il paie aujourd’hui. Avant lui, aucun des grands patrons de la tech n’était passé par la case prison.

“Sur Telegram, où d’authentiques crimes se déroulent, c’était consternant de voir à quel point personne n’était tenu pour responsable”, explique au quotidien britannique la responsable d’une ONG qui suit les groupes radicaux présents sur la messagerie (qui en abriterait 30 000).

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