Face aux pénuries, Londres pourrait tendre la main, et des visas, aux chauffeurs routiers étrangers

Une longue file d'attente devant une station-service au Royaume-uni. Depuis quelques jours, un vent de panique souffle sur le pays, confronté à des pénuries alimentaires mais aussi de carburants. En cause, le manque de chauffeurs routiers pour livrer magasins ou stations-services. Depuis le Brexit il y a moins de routiers étrangers.

"Il y a un contexte politique dans cette affaire, constate Rod McKenzie, de l'association des transports routiers, mais il faut aussi s'assurer que les gens en Grande-Bretagne obtiennent leur nourriture et leur carburant, et dans le contexte politique du Brexit, il me semble que le gouvernement devrait accepter qu'en fait, à court terme, nous ayons besoin de chauffeurs étrangers pour nous aider."

Il y a un manque estimé de 100.000 chauffeurs de poids lourds étrangers causé par la pandémie et le Brexit.

"Au fil des ans, a déclaré Grant Shapps, le secrétaire d'Etat aux transports, nous avons accepté une situation où une main-d'oeuvre moins chère, souvent originaire d'Europe de l'Est, est arrivée, a cassé le marché et a donc poussé beaucoup de chauffeurs routiers à quitter cette activité. __Il faut donc veiller à ne pas exacerber les problèmes à l'avenir. Néanmoins, j'accepte qu'à court terme, nous examinions toutes les différentes options et c'est ce que nous faisons de manière très proactive."

Le gouvernement britannique s'apprête donc à assouplir temporairement les règles en matière de visas afin d'attirer davantage de chauffeurs routiers étrangers : 5000 visas seront délivrés, décision qui va à l'inverse du credo de Londres : mettre fin à la dépendance du Royaume-Uni vis-à-vis de la main-d'oeuvre étrangère.