Face aux César 2023, le magazine "Causette" lance les prix Cléopâtre, exclusivement féminins

Le magazine féminin annonce la création de ses prix Cléopâtre, pour pallier l'absence de femmes nommées dans la catégorie meilleure réalisation aux César 2023.

Face à la liste exclusivement masculine des nommés au César 2023 de la meilleure réalisation, le magazine Causette a trouvé la parade: le lancement des prix Cléopâtre, créés spécifiquement "pour récompenser les meilleures réalisatrices (snobées par les César)". Le mensuel dévoile les modalités de cette initiative - et les nommées de cette première édition - dans un communiqué publié vendredi.

"(Notre prix) se composera de deux récompenses, l'une décernée par nos lecteur·trices, l'autre par notre rédaction", annonce-t-il. "Les deux gagnantes (Prix du jury et Prix du public) seront annoncées le 24 février, jour de la cérémonie des César."

Les internautes ont jusqu'au 10 février pour voter en ligne, sur le site du magazine, parmi les six nommées: Alice Diop (Saint Omer), Charlotte Le Bon (Falcon Lake) - deux films nommés aux César dans la catégorie meilleur premier film -, Blandine Lenoir (Annie Colère), Patricia Mazuy (Bowling Saturne), Alice Winocour (Revoir Paris) et Rebecca Zlotowki (Les Enfants des autres).

Au départ, une blague sur Twitter

Cette initiative de Causette est inspirée d'une plaisanterie publiée sur Twitter par la députée écologiste Marie-Charlotte Garin, quelques heures après l'annonce des nommés aux César 2023. "Je propose qu'on arrête les Césars et qu'on monte les Cléopâtres", avait-elle écrit, en publiant la liste des cinq hommes nommés au César de la meilleure réalisation.

"Je ne pensais pas qu'elle allait autant prendre!", déclare-t-elle dans le communiqué de Causette. Elle officiera comme présidente d'honneur du jury "pour le reste composé de la rédaction".

Vent de critiques

La sélection des César pour la catégorie meilleure réalisation est composée de Cédric Klapisch (En corps), Louis Garrel (L'innocent), Cédric Jiménez (Novembre), Dominik Moll (La nuit du 12) et Albert Serra (Pacifiction - Tourment des Îles).

Cette sélection exclusivement masculine a immédiatement soulevé de nombreuses critiques, au lendemain de la révélation de la sélection des Oscars pointée du doigt pour la même raison. Le collectif 50/50, qui milite pour la parité dans le cinéma et l'audiovisuel, a regretté "un pas en arrière" dans un communiqué publié cette semaine. De même, dans la catégorie meilleur film, seul Les Amandiers de Valeria Bruni Tedeschi représente la gent féminine.

Les observateurs du septième art avaient notamment noté l'absence dans cette catégorie d'Alice Diop, réalisatrice de Saint Omer, Grand prix de la Mostra et salué par la critique, de Rebecca Zlotowski pour Les enfants des autres, de Mia Hansen-Love avec Un beau matin ou encore Blandine Lenoir pour Annie Colère.

Article original publié sur BFMTV.com

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